Congé pour infirmité des militaires : durée et traitement économique

(Pour Avv. Francesco Fameli)
02/05/23

La discipline du congé militaire pour infirmité est une matière « glissante », qu'il convient d'aborder en toute connaissance de cause, eu égard aux conséquences très importantes qu'elle entraîne sur le statut juridique des militaires concernés.

Parmi les aspects les plus pertinents, les règles dictées par le système juridique concernant la durée maximale des congés et la rémunération salariale sont sans aucun doute en cause.

Procédons donc pour les examiner.

Durée maximale du congé de maladie

Quant à la durée maximale du congé de maladie, celle-ci est fixée par l'art. 912 du décret législatif n. 66/2010 (dit Code militaire), qui, intitulée "Durée du congé", prévoit que "les périodes de congé pour infirmité et pour convenance privée ne peuvent cumuler plus de deux ans sur une période de cinq ans, même en l'éventualité d'un transfert d'une attente à une autre ». Évidemment, les 45 jours de congé extraordinaire accordés annuellement ne sont pas comptés comme une période de congé.

Une fois dépassés les 45 jours de congé extraordinaire précités, le militaire temporairement inapte au service est mis en congé pour infirmité, pour une durée totale de deux ans à cumuler sur une période de cinq ans. Le respect de ce délai est vérifié par le calcul des jours de congé à rebours, à partir du dernier jour de congé utilisé. Par conséquent, la période de référence de cinq ans peut varier (on parle à cet égard de "période mobile de cinq ans"). En cas de dépassement de la durée maximale de congé susmentionnée, l'armée cesse immédiatement son service permanent.

Claire à cet égard est la disposition de l'art. 929 du Code, selon lequel nous lisons que "Il cesse le service permanent et est placé, selon convenance, en congé, en réserve ou en congé complet, lorsque : a) il est devenu définitivement inéligible au service inconditionnel ; b) n'a pas retrouvé son admissibilité à l'expiration de la période maximale de congé pour infirmité temporaire; c) est jugé inapte au service inconditionnel après que, dans le délai de cinq ans, il a fait usage de la durée maximale du congé et s'est vu octroyer les licences qui lui sont dues ».

Traitement économique pendant l'arrêt de travail

Ceci dit en termes de durée maximale d'arrêt maladie, il reste à dire en ce qui concerne le traitement économique des militaires durant cette période. A cet égard, il convient tout d'abord de préciser que ce qui précède est valable indépendamment de toute demande de reconnaissance de la cause de service. En revanche, sur le plan salarial, il faut bien distinguer le cas où la pathologie subie dépend d'une cause de service - et alors la rémunération sera due à l'intéressé en totalité et pour toute la durée de la congé -, du cas où cet accusé de réception fait défaut.

Dans cette dernière hypothèse, notamment, le traitement économique des militaires en arrêt maladie subira une réduction progressive, jusqu'à sa remise à zéro dans les six derniers mois disponibles.

Dans le détail, l'art. 26 de la loi n. 187 de 1976 prévoit sur le point que « pendant le congé pour infirmité non subordonnée à la cause du service, aux officiers et sous-officiers en service permanent de l'armée, de la marine, de l'aviation et de la police, aux sous-brigadiers et sous-officiers en service continu des Armes des Carabiniers et les corps de police précités ainsi que les aumôniers militaires en service permanent ont droit [...] au salaire et autres chèques fixes et continus en totalité pendant les douze premiers mois et réduits de moitié pendant les six mois suivants, sans préjudice des droits aux allocations de foyer à taux plein et la durée des périodes ultérieures, pendant lesquelles aucune allocation n'est due".

Par conséquent, le traitement économique des militaires en congé, s'il n'y a pas de cause de service, restera inchangé au cours des douze premiers mois ; sera réduit de moitié du treizième au dix-huitième mois inclus et sera sensiblement réduit à zéro du dix-neuvième au vingt-quatrième et dernier mois disponible avant de quitter le service permanent.

En cas de poursuite pendante de la demande de reconnaissance de la cause de signification à l'issue des douze premiers mois, en l'absence d'une disposition législative spécifique réglementant l'hypothèse précitée, la pratique en règle suivie par les Administrations concernées est de continuer à verser l'intégralité du salaire jusqu'à la décision sur la dépendance, pour ensuite refaire les sommes indûment versées, en cas de déni ultérieur de la cause de service.

Conclusions

Compte tenu de tout cela, il faut conclure que la question du régime juridique du congé de maladie - bien qu'apparemment linéaire - présente en fait des écueils importants, également en raison du drame absolu des conséquences de l'application des dispositions relatives sur le concret vie du soldat concerné : pensez à la cessation du service permanent pour atteinte de la limite légale, voire aux contraignants réductions de salaire qui a été mentionné. Sans oublier que la question implique souvent d'autres profils, tels que l'éventuel reconnaissance de la dépendance à la cause du service de la maladie elle-même et/ou même le transfert de l'intéressé à des fonctions civiles.

Pour toutes les raisons précitées, il est clair que les militaires feraient bien de s'appuyer sur l'avis d'un expert (médecin juriste, avocat) et au moins d'entretenir un dialogue constant avec la ligne hiérarchique de référence et avec les bureaux en charge.

Photo: US Marine Corps