La question de l'exemption du vaccin anti-COVID 19 est d'une grande actualité et mérite d'être explorée à la lumière de la réglementation en vigueur, ainsi que de la pratique d'application, eu égard notamment aux premiers arrêts jurisprudentiels mûris le ce point. À cet égard, le régime juridique spécifique qui caractérise la certification d'exemption en ce qui concerne les catégories soumises à l'obligation de vaccination sera mis en évidence, avec une référence particulière à l'obligation de justifier l'exemption et les conséquences possibles de son non-respect.
Nous procédons avec ordre.
Les règles applicables et les premiers arrêts jurisprudentiels
L'art. 4-ter, introduit dans le roman du décret législatif 44/2021 par le décret législatif 172/2021, a, comme on le sait, étendu l'obligation de vaccination (initialement prévue uniquement pour le personnel de santé), entre autres, également au personnel du Secteur de la défense. Maintenant, comme récemment clarifié par Cons. État, section III, n. 8454/2021, le certificat d'exonération, conformément au deuxième alinéa de l'art. 4 du décret législatif 44/2021 susmentionné, doit contenir l'indication spécifique de la pathologie dont souffre l'intéressé, en confirmant dans la certification, les deux "Conditions cliniques documentées spécifiques" celui de "Danger pour la santé" trouvé.
La disposition visée à l'art. 4, alinéa 2, du décret législatif 44/2021 s'applique également au personnel militaire, comme le rappelle l'art. 4-ter : également pour les militaires, par conséquent, la règle s'applique selon laquelle le certificat d'exemption doit être spécifiquement motivé au regard des éléments indiqués ci-dessus.
Celui-ci différencie le certificat d'exemption pour les catégories soumises à l'obligation de vaccination de celui prévu pour la généralité des citoyens (pour lesquels le régime de vaccination volontaire est actuellement en vigueur, si moins de 9 ans : art.XNUMX-F dl 22.4.2021, n. 52). Pour les catégories auxquelles l'obligation ne s'applique pas, en effet, la motivation précitée ne doit en aucun cas être exprimée, conformément à la circulaire du ministère de la santé du 4 août 2021.
Entre autres choses, la TRGA de Trente a de nouveau clarifié cela en référence au personnel de santé (mais les sujets connexes peuvent également être étendus aux autres catégories soumises aux obligations de vaccination), avec le décret présidentiel du 23 novembre 2021, n. 62.
Dans l'arrêt précité, il a été précisé à cet égard que, comme mentionné, la procédure visant à obtenir une dispense de vaccination pour la prévention de l'infection par le SRAS-CoV-2 est différente pour le personnel soignant, soumis à l'obligation de vaccination, conformément à l'art. . 4 du décret législatif 1.4.2021, n. 44, en ce qui concerne le régime du caractère volontaire de cette vaccination pour le reste de la population. Dans ce dernier cas, il appartient au vaccinateur de délivrer un certificat de dispense de vaccination directement à la personne concernée, aux fins prévues par la loi, sans indiquer le motif clinique de la dispense (la documentation anamnestique est conservée par le vaccinateur qui délivre l'exemption); au contraire, l'art. 4, co. 2, le décret législatif 44/2021 prévoit que la vaccination du personnel de santé ne peut être omise ou différée qu'en cas de danger avéré pour la santé, en relation avec des conditions cliniques documentées spécifiques, certifiées par le médecin généraliste, puis soumises à une évaluation ultérieure par partie de la société de soins de santé, pour l'émission éventuelle d'une disposition d'exemption formelle.
Il s'ensuit, par traduction, compte tenu de la référence du deuxième alinéa de l'art. 4 du décret législatif 44/2021 par l'art. 4-ter, que l'attestation d'exemption relative aux militaires doit également être spécifiquement motivée, de manière à permettre à l'Administration à laquelle ils appartiennent un recours sur l'exemption elle-même.
Non-respect de l'obligation de motivation et conséquences possibles
Tant considéré, que peut-il arriver si le soldat ne fournit pas au commandement auquel il appartient un certificat d'exemption justifiée?
Les premières applications concrètes de ladite discipline, un peu plus d'un mois après son entrée en vigueur, permettent de reconstituer un cadre jusqu'ici assez varié, dans lequel l'Administration à laquelle elle appartient a parfois jugé la certification délivrée inadaptée, avec la suspension automatique conséquente du militaire concerné, à d'autres moments elle se limitait à demander une intégration documentaire préalable, à partir de laquelle la motivation de l'exemption pouvait être déduite.
Cependant, il y a eu des cas dans lesquels le commandement auquel ils appartiennent a décidé de demander la production documentaire susmentionnée afin de se réserver le droit d'évaluer non pas la conformité de l'exemption, mais la compatibilité entre l'exemption elle-même et l'adéquation persistante à des fins militaires. services. .
A ce dernier égard, il convient de noter que les conditions d'exemption de la vaccination précitée sont bien distinctes des conditions d'obtention de l'éligibilité au service, soumises à un contrôle annuel comme il est bien connu. Si, dès lors, les demandes de production de documents complétant une certification ne portant pas la motivation relative semblent légitimes, lorsqu'elles visent à permettre à l'administration militaire de procéder à l'examen nécessaire, il est douteux que les mêmes demandes, lorsqu'instrumentales pour permettre une ( nouveau) jugement d'adéquation au service, peut également être considéré comme conforme à la loi.
A cet égard, il est également rappelé que, conformément à l'art. 4-ter, alinéa 3, du décret législatif 44/2021 précité, même l'acte de constatation du non-respect de l'obligation de vaccination, même s'il implique la suspension immédiate du droit d'exercer l'activité de travail, ne peut affecter le droit à la conservation du poste de travail par l'intéressé. Il s'ensuit que la position du militaire qui fournit une attestation d'exemption (même si elle n'est pas correctement motivée) ne peut être évaluée en termes péjoratifs par rapport à celle du militaire qui est totalement non conforme à l'obligation de vaccination.
Conclusions
Au terme de ce bref examen de la discipline de certification de l'exemption du vaccin COVID 19 dans le domaine militaire, il semble nécessaire de souligner la centralité de la motivation pour la certification elle-même.
Hormis l'applicabilité à cet égard de la circulaire précitée du ministère de la santé du 4 août 2021 et la référence nécessaire au deuxième alinéa de l'art. 4 du décret législatif 44/2021, tel que repris par l'art. 4-ter du même décret, il est recommandé aux militaires de fournir des certificats d'exonération dûment justifiés. Cela permettra à l'administration militaire de mener à bien l'activité de vérification nécessaire et évitera en même temps des demandes d'intégration documentaire qui, bien que pas toujours valablement fondées à proprement parler, pourraient même risquer de compromettre la poursuite de la relation de service elle-même.
Photo: US Navy / US Air Force