En ces jours de guerre entre la Russie et l'Ukraine, beaucoup a été écrit sur les scénarios possibles qui pourraient se développer, notamment, principalement, une intervention de l'OTAN pour la défense du deuxième des États susmentionnés.
Pour le moment, une telle option semblerait exclue, à la fois parce que le pays dirigé par Zelensky ne fait pas partie du forum atlantique, excluant ainsi une intervention des États qui y adhèrent dans sa défense (ce qui, autrement, aurait été possible dans le l'esprit de l'article 5 du traité pertinent1), et parce que, de toute façon, les voies que nous voudrions privilégier seraient celles des sanctions (déjà mises en œuvre) et, bien qu'actuellement très compliquées, de la diplomatie, aussi bien tentées jusqu'au bout et recherchées à ce jour.
Sinon, en effet, si une riposte armée pouvait être évaluée et que cette solution était décidée, il est clair qu'il y aurait un risque d'entrer dans une guerre qui aurait des conséquences désastreuses, compte tenu de la nature et du type d'armements possédés par les armées qui viendrait s'opposer militairement.
Faire des pronostics en ce sens est certes difficile, surtout après la décision de Poutine d'envahir l'Ukraine : un scénario possible, certes jusqu'à il y a quelques jours, mais jugé peu probable par beaucoup, compte tenu des arguments développés, selon lesquels le dirigeant russe aurait été pouvoir obtenir déjà divers avantages d'avoir de toute façon contraint, par la simple menace de guerre, accompagnée de mouvements réels dans ce sens de ses forces, plusieurs dirigeants mondiaux à s'asseoir à la table des négociations.
La raison suggérerait que, dans le scénario actuel, pour le Kremlin, attaquer directement un autre État membre de l'OTAN, reviendrait à permettre à ce dernier de pouvoir donc évaluer ce qui, à l'heure actuelle, précisément, serait impossible (c'est-à-dire une intervention directe dans les hostilités ) et se retrouvent face, concrètement, à des nations différentes.
Mais le danger que tout puisse tomber est, comme on dit, juste au coin de la rue, surtout parce que ce qui, aussi, risquerait de déclencher l'impondérable pourrait découler d'une menace aussi invisible qu'aussi dangereuse par rapport à une action militaire "classique". . : c'est une cyberattaque.
En effet, il est désormais incontesté que, selon la doctrine de l'OTAN, une telle attaque (c'est-à-dire cybernétique) contre l'un de ses membres, précisément parce qu'elle est potentiellement capable de causer des dommages comparables à ceux d'une attaque armée cinétique ou "traditionnelle", peut lui être assimilée et, par conséquent, légitimer la défense collective établie par l'art. 5 de son Traité, précité : déjà à l'issue du sommet du pays de Galles, en 2014, en effet, les chefs d'État et de gouvernement du pacte atlantique s'étaient mis d'accord sur l'opportunité d'étendre l'application de la clause de solidarité prévue par la loi précitée également au cyberespace, et deux ans plus tard, lors du sommet de Varsovie de 2016, il a été décidé d'élever le cyberespace au rang de domaine opérationnel, l'assimilant aux autres domaines militaires conventionnels).
Eh bien, l'un des principaux problèmes concernant les cyberattaques est l'attribution de leur paternité, dont la constatation est nécessaire, bien sûr, pour être sûr de frapper, puis, en cas de réaction, la personne qui l'a effectivement menée ou ordonné, tout en offrant des preuves suffisantes pour légitimer la (réaction) susmentionnée aux yeux du public.
À cet égard, dans une étude de l'IAI - Istituto Affari Internazionali, il a été observé que « (…) Compte tenu du manque d'informations et de preuves matérielles et de l'extrême maniabilité des données virtuelles, la certitude quant à la paternité de certaines attaques est presque impossible à obtenir. Au moins l'objectif est de se doter de compétences technologiques pour comprendre s'il y a une forte probabilité que l'attaque vienne d'une certaine source, après quoi il faut une volonté politique pour affirmer une responsabilité d'autrui et adopter les mesures conséquentes en fonction de sa propre posture de dissuasion et de défense. Au-delà des différentes procédures au niveau national, l'attribution d'un attentat reste une décision purement politique »2.
Dans ces circonstances, il est clair que le danger, net d'une attaque préméditée directement menée par un État de manière "officielle", résiderait dans le fait qu'elle pourrait, au contraire, être préparée et lancée frauduleusement par ceux qui ont un intérêt à créer une déstabilisation ou, pire, une guerre à grande échelle, en fait : pensez, par exemple, à une organisation terroriste ou, pourquoi pas, à une agence de intelligence qui, en connaissance de cause, déclenchent délibérément une attaque de ce type contre un Etat, membre de l'OTAN, de manière à faire apparaître qu'il émane d'un autre Etat intentionnellement entièrement blâmé.
Une éventualité, peut-être lointaine - mais qui sait -, à laquelle nous devons aujourd'hui faire face et qui pourrait survenir dans n'importe quelle situation de crise grave, aucun scénario n'étant exclu.
1 Les parties conviennent qu'une attaque armée contre l'une ou plusieurs d'entre elles en Europe ou en Amérique du Nord sera considérée comme une attaque directe contre toutes les parties, et conviennent par conséquent que si une telle attaque se produit, chacune d'elles, dans l'exercice du droit de légitime défense individuelle ou collective, reconnue par l'art. 51 de la Charte des Nations Unies, aidera la ou les parties ainsi attaquées en prenant immédiatement, individuellement et de concert avec les autres parties, les mesures qu'elles jugent nécessaires, y compris le recours à la force armée, pour rétablir et maintenir la sécurité dans le région de l'Atlantique Nord. Toute attaque armée de ce type et toutes les mesures prises en conséquence seront immédiatement portées à l'attention du Conseil de sécurité. Ces mesures prendront fin lorsque le Conseil de sécurité aura pris les mesures nécessaires pour rétablir et maintenir la paix et la sécurité internationales.
2 « L'Italie et la cyberdéfense », par Alessandro Marrone, Ester Sabatino et Ottavia Credi, p. 38.
Photo : Département de l'énergie des États-Unis