Il semble étrange de voir, ces jours-ci, le drapeau italien flotter devant les bars, sur les balcons ou pendre à la fenêtre d'un appartement. Cela semble une anomalie, mais il a son propre attrait : le football.
De toute évidence, dans un pays débattu de s'agenouiller ou non pour une question sur laquelle aucun geste sensationnel ne serait nécessaire, mais seulement la culture et le bon sens, le match de football reste l'un des rares événements dans lesquels le peuple italien interprète encore positivement les couleurs de leur drapeau. . Dans cette confusion d'enthousiasme, provoquée par le onze de M. Mancini, même le monde politique attend de récompenser ses héros en short : quel que soit le résultat, bien sûr.
Mais il existe un monde, moins encombré, où le drapeau tricolore rythme les rythmes de la journée : du matin où il est hissé sur un mât aux notes de l'hymne national, jusqu'au soir où il est descendu devant un piquet c'est tout sauf s'agenouiller, mais faire attention en signe de respect.
On parle du monde militaire où, historiquement, le drapeau a une valeur absolue, avant tout ; et si nous parlons du drapeau de guerre d'un régiment, alors on peut même en mourir.
Dans les guerres du passé, conquérir la bannière d'une unité adverse équivalait à une victoire sans précédent, tout comme empêcher sa capture était une question de vie ou de mort.
La même valeur prend le drapeau de guerre lorsqu'il est porté dans un "théâtre opérationnel", comme pour protéger moralement les soldats qui le représentent. Il en fut ainsi pour tous les départements italiens qui alternent en Afghanistan depuis vingt ans ; engagé dans une mission qui semble déjà cuisinée et prête à entrer dans cet univers de l'oubli qui nous rappelle des scénarios déjà vécus au cours des siècles passés.
Afghanistan, une guerre peu concluante, qui a pourtant fait des milliers de victimes parmi les civils et les soldats de FIAS e Support Resolute. Parmi eux aussi de nombreux Italiens.
Maintenant, que nous voulions ou non parler de la signification politique d'un conflit vieux de plusieurs siècles où les centres de pouvoir opposés n'ont jamais rien appris, cela peut aussi être bien. Cependant, il est sacro-saint de se rappeler que les pions de ces jeux politiques bizarres sont toujours eux, je militaires, et pour cette raison, ils doivent être respectés quelle que soit l'idéologie résultant d'un conflit.
Assurément le retour des soldats italiens de la mission en Afghanistan méritait plus de respect et le fait qu'aucune autorité politique ne soit venue saluer le retour du drapeau de guerre du 186e régiment de parachutistes est un fait vraiment honteux, indigne, et comme toujours révélateur d'un manque, désormais chronique, d'identité nationale.
Il ne s'agit pas de célébrer ou de glorifier quelqu'un ou quelque chose dont les symboles peuvent être plus ou moins partagés (pour l'amour du ciel, chacun est libre de s'identifier au type de nation dont il se sent le plus proche), mais juste pour respecter ceux qui ont fait quelque chose pour leur pays dans un domaine où aucun résultat n'est exempt du mot "sacrifice".
Nous sommes face à une classe politique amalgamée et conforme à une respectabilité et politiquement correcte, dont le pouvoir déforme la réalité et la remodèle selon des canons établis par d'autres.
On aperçoit depuis longtemps un monde militaire, l'italien, qui se fane comme une bougie consumée par le vent et où ils sont toujours debout : le militaires.
Je sais, beaucoup objecteront que parmi les militaires eux-mêmes, peut-être que tout le monde n'a pas bien à l'esprit le vrai sens de drapeau de guerre. Ce sont les mêmes détracteurs qui qualifient les militaires de simples employés qui marquent leur présence au bureau le matin. Pour l'amour du ciel, sûrement au milieu de la masse des étoiles, il y a ceux qui le voient de cette façon, interprétant l'un des emplois les plus honorifiques et les plus chers du monde, comme un simple travail utile pour atteindre une retraite sûre. Il se peut qu'un caporal, sergent ou colonel puisse se permettre une telle pensée (bien que j'aie de forts doutes qu'ils le fassent), mais les représentants du gouvernement, c'est-à-dire les mêmes petits hommes en costume qu'ils ont décidé comment, où et quand envoyer nos soldats se livrer à leur politique asservie à la volonté des plus musclés (asservissement est désormais un terme dominant dans la politique étrangère italienne).
C'est la vraie honte : une classe politique qui, avec son absence, renie ses soldats au retour d'une mission voulue par eux.
Il semble vraiment inutile de passer des mots pour quelqu'un qui reste insensible à un sens trop profond pour être compris. On verra, quand le cirque de football aura terminé ses représentations, combien d'hommes politiques seront impatients d'accueillir les braves Azzurri à leur retour chez eux. Pour l'amour du ciel, ils le mériteront certainement, pourtant c'est toujours une question de priorité, d'échelle de valeurs ; pour pouvoir interpréter, de manière plus prudente et cohérente, ce que signifie le terme "nation".
Croyez-moi, il y a une grande différence entre représenter le drapeau tricolore sur un terrain de football ou le défendre dans une FOB afghane.
Photo: SMD