Cela s'est terminé comme il avait commencé. Et comment cela va probablement continuer. Comme Abbas al Musawi, son prédécesseur, Hasan Nasr Allah est tombé sous le feu israélien.
Suivant le paradigme de Moshe Dayan, Jérusalem continue de jouer le rôle du chien enragé qui ne peut et ne doit pas percevoir un danger pour son existence. Cependant, le risque est, comme toujours, de rester encore plus seul que vous ne l’êtes déjà.
Y avait-il des alternatives ? Probablement pas. Le fait que la réalité ne bénéficie pas d’une propagande et d’une diffusion narrative adéquates n’efface pas le fait qu’au cours des derniers mois, l’aiguillon chiite du Hezbollah a provoqué des déplacements et des dégâts sur le territoire israélien, jusqu’au récent meurtre d’enfants druzes dans un terrain de football.
Soyons clairs, l'objectivité des événements n'offre de rabais à personne, mais impose des jugements d'ensemble qui, plus que jamais, font du temps des Accords d'Oslo un mirage impossible.
La réaction particulièrement violente d'Israël devait être prise en compte, tout comme l'éloignement géographique du dominus iranien, inspirateur idéologique valable mais pas autant animateur de réactions directes, était et doit être pris en considération de manière adéquate. Il est bien connu que Téhéran attise les flammes, mais il est également bien connu que la présence et le travail de mandataires portent de lourds coups israéliens à ce dernier.
La Syrie, l’Irak et le Liban connaissent bien la réalité impitoyable de la guerre. Pourtant, plus que jamais, dans un souci de crédibilité politique, l’Iran doit réagir en faisant face aux inconnues d’un éventuel conflit de plus en plus risqué. S’il est vrai que l’instabilité nuit à l’Occident, il est également vrai que la résistance iranienne pourrait commencer à ressentir les effets de réactions particulièrement violentes.
Ma malheur de penser que cela s'est terminé avec la mort de Nasrallah, un exemple clair, il y a encore quelques heures, de la façon dont se perpétuent les idées et les tendances guerrières ; malheur de penser que tout puisse finir dans un pays comme le Liban où le Hezbollah a depuis longtemps remplacé l'État et où il dispose d'une force militaire largement dotée de moyens redoutables.
Il faut accepter que le Liban, en tant qu’entité politique à la démographie anormale et complexe, n’existe plus depuis un certain temps, et il faut reconnaître que ses capacités coïncident désormais avec celles d’un parti qui domine la scène.
Tout en laissant le temps de consacrer sacrément un remplaçant dévoué à la lutte et à la vie clandestine, la conscience d'un sentiment d'encerclement accentué doit rester vivante pour Israël, la société libanaise étant inévitablement liée au Hezbollah, étant donné que les chiites sont nombreux et que le Hezbollah est une autorité. où l’autorité n’existe plus depuis des décennies. Le système résiste bon gré mal gré, d’autant plus dans une situation où le chaos facilite les conflits.
Le Hezbollah est blessé, mais pas fini. La guerre continue.
Photo: IRNA