Cher réalisateur, j'ai lu récemment sur votre site le des nouvelles du retour de l'avion au gouvernement éthiopien Weber A VI qui appartenait au Negus Hailè Selassie, conservé au Musée Vigna di Valle.
Mes doutes à cet égard viennent du fait qu'au lieu de transférer l'avion en Ethiopie, il n'aurait pas été plus utile d'utiliser les fonds prévus à cet effet pour la construction d'un institut technique aéronautique ou, mieux encore, de fonder un faculté de génie aérospatial, c'est-à-dire pour le renforcement d'une éventuelle faculté existante à l'Université d'Addis-Abeba ?
Je voudrais rappeler que déjà en 1969, le Négus Haliè Sellasiè d'alors avait décidé de le considérer comme un cadeau du clergé d'Axoum à la ville de Rome, comme en témoigne alors le duc Amédée d'Aoste, neveu et héritier du duc de Aoste, ancien vice-roi d'Ethiopie, demande en échange la construction d'un hôpital pédiatrique dans la ville même d'Axoum.
Les événements ultérieurs avec la destitution du Négus et la prise du pouvoir par le dictateur Menghistu Aileè Mariam ont empêché le règlement de l'affaire, la transformant en un nouveau conflit entre les deux pays, jusqu'à la chute du dictateur en 1991.
De toute évidence, les nouveaux dirigeants éthiopiens négligent le fond au profit de la forme.
Carlo Brozzi
Cher lecteur, je comprends les doutes mais dans ce cas il y a des aspects supplémentaires à garder à l'esprit. Le Meindl van Nes A.VII "Éthiopie 1" c'était un avion important dans l'histoire de l'aviation éthiopienne, représentant l'un des premiers efforts de l'Éthiopie pour établir une force aérienne compétente. Cet avion, supervisé par Ludwig Weber (ingénieur et pilote Allemand), était une version fortement modifiée du britannique de Havilland DH.60 Moth et servait de moyen de transport personnel à l'empereur. C'était une période au cours de laquelle le pays cherchait à développer ses capacités aériennes en réponse aux menaces extérieures et au désir de modernisation technologique de l'Éthiopie.
Si nous ne prêtons pas attention aux dépenses, avec lequel on aurait certainement pu faire beaucoup plus, la restauration était une occasion spéciale, étant un spécimen unique, pour tester les extraordinaires capacités de restauration du Musée historique de l'armée de l'air. Un professionnalisme - artisanal - qui ne survit qu'avec une pratique constante.
Ce qui est frappant, c'est de découvrir déclaration ultérieure du ministère de la Défense combien, comme vous l'avez bien souligné, les dirigeants éthiopiens aiment la forme : l'avion "le 11 février dernier, à Addis-Abeba, en présence du Président Sahle-Work Zewde, du Premier Ministre de la République fédérale et démocratique d'Ethiopie Abiy Ahmed Ali et du Maire Adanech Abiebie, dans le cadre de la cérémonie d'inauguration du Mémorial de la victoire d'Adwa, était situé dans la même zone monumentale".
La victoire d'Adwa était un événement historique important survenu le 1er mars 1896, au cours duquel les forces éthiopiennes, dirigées par l'empereur Ménélik II, ont vaincu l'armée (royale) italienne. Cette bataille représentait la première grande victoire africaine contre une puissance coloniale, consolidant l'indépendance de l'Éthiopie à une époque où l'Afrique était largement dominée par le colonialisme européen. La victoire d'Adwa est devenue un symbole de résistance anticoloniale pour les peuples d’Afrique et d’autres continents.
Alors, en parlant d’histoire et en faisant un parallèle, et si la Russie rendait au Japon un torpilleur récupéré et restauré qui a coulé dans le détroit de Tsushima ? Peu probable...
On peut cependant penser que les hauts intérêts « ipritiques » ultérieurs (dans l'image de 1935-1936 une carte postale destinée aux troupes engagées en Afrique de l'Est) peuvent faire « tolérer » la défaite très dure* de cette époque, autant que la humiliation Aujourd'hui
Andrea Cucco
* La défaite d'Adwa a provoqué une crise profonde en Italie, entraînant la chute du gouvernement et une réflexion sur la politique coloniale du pays. Cela a été perçu comme une honte qui a influencé l’opinion publique et la politique étrangère italienne.
Photo : Ministère de la Défense / Web