Retrait nombre total de blessés e - à l'heure actuelle partiel - des combattants militaires et paramilitaires barricadés à l'intérieur du bunker-forteresse d'Azovstal est l'actualité du jour, mais - comme cela arrive souvent - la lecture des commentaires et des nouvelles ne nous aide à comprendre qu'une partie de la situation en Ukraine pour le moment.
Ces derniers jours, certaines choses se sont passées en silence et n'ont pas été écrites et d'autres - qui se sont passées bruyamment - n'ont pas été comprises ou analysées en profondeur : au final, nous continuons toujours à croire qu'une "grande offensive" russe est en cours, mais ce n'est pas le cas.
Pour nous aider à mieux comprendre, comme d'habitude, nous utiliserons quelques cartes.
Ceci est une photo des emplacements sur le terrain Dimanche Avril 24. Comme vous pouvez le voir, les territoires occupés par les Russes, ceux contestés et ceux sous le gouvernement de Kiev sont indiqués. Parlons, pour se comprendre, de la situation un mois après la « grande retraite » (oui, massive) des troupes russes de Kiev, Tchernihiv et Soumy.
Ceci est une photo des lieux aujourd'hui Lundi 16 Mai, à savoir hier. Regardez-le bien :
Qu'est ce qui a changé? Eh bien, nous pouvons signaler au moins quatre différences macroscopiques :
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La zone autour de Kharkiv a été libérée, les Ukrainiens ont repris le contrôle du territoire jusqu'à la frontière avec la Fédération de Russie et ont parcouru un long chemin vers l'est vers la ville d'Izyum, siège du commandement russe pendant de longues semaines ; pour être clair, celui anéanti par une attaque surprise qui a presque liquidé le même chef d'état-major Valery Gerasimov.
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La zone à l'ouest et au nord de Kherson a été reprise par les Ukrainiens, tandis que les Russes sont restés à l'écart de Mykolaïv et de Kryvyi Rih. Nous n'avons pas pu récupérer d'images, mais nos sources confirment l'anéantissement d'un important contingent russe alors qu'il traversait le fleuve. Encore un massacre, après celui de Siversky Donetsk... (voir l'article)
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La zone autour d'Izyum a vu une avancée des forces de Kiev qui laisse penser que dans les prochaines semaines la même ville pourrait être libérée.
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Entre Zaporizia et la zone sud du Donbass, les forces de Moscou ont avancé… à reculons, dans le sens où elles ont été engagées par les Ukrainiens et contraintes de battre en retraite.
La zone autour de Severodonets reste, la dernière cible militaire très modeste laissée aux Russes, moins de douze semaines après le début de l'opération dite "opération militaire spéciale", avant que les vingt milliards de dollars d'aide militaire promis par les Américains n'atteignent le territoire et les troupes ukrainiennes.
Attention : ceci n'est pas un discours de propagande ou d'optimisme, mais un fait. Autant dire que même la censure stricte imposée par Poutine ne parvient pas à cacher ce qui est une réelle préoccupation pour la Russie : Lundi 16 Mai sur la principale chaîne de télévision publique russe, Rossia 1, l'ancien colonel Mikhail Khodarenok, a exprimé des positions très critiques sur le déroulement de la guerre en Ukraine dans un talk-show télévisé bien connu : il a dit, en fait, franchement que la guerre va mal pour la Russie, que la volonté des Ukrainiens offre un avantage incomparablement plus grand que la seule "supériorité numérique" russe et qu'elle ira de mal en pis car les nouvelles armes arriveront bientôt , moderne et efficace, promis par les États-Unis.
Ensuite, le géant slave se retrouvera dans "l'isolement géopolitique total", ne pouvant compter que sur l'éventuel soutien de la Chine et de l'Inde qui ne seront certainement pas libres...