Soldat tu es serein

(Pour Nicolò Manca)
12/09/19

"Adopter toutes les mesures nécessaires pour éviter les inconvénients et éviter que l'imprévisible ne soit affronté", c’est là, en substance, la directive que tout commandant d’hypocrisie et de façade donne à ses subordonnés pour «se faire appeler» des problèmes futurs. Le même esprit semble planer à la fois dans les directives politiques pour les missions dites "de paix" et dans la motivation de la condamnation avec laquelle la Cassation a définitivement condamné le général Bruno Stano à indemniser les proches des disparus (d'ailleurs déjà indemnisés par l'État) à la suite de l’attentat à la bombe contre 12 de novembre à Nassirya.

Pour corroborer cette hypothèse, un incident qui contribue à mettre en lumière la relation déséquilibrée entre le terrorisme et les «missions de paix» auxquelles il prétend s'opposer peut être utile. On sait que le terroriste n'a aucun scrupule moral, à tel point qu'il n'hésite pas à utiliser également des enfants kamikazes. En plus de cette horrible éventualité, un soldat en «mission de paix» doit faire face à une série d'options tragiques inimaginables: en plus du kamikaze homme et femme, il faut en fait faire face aux tireurs d'élite qui se protègent des femmes et des enfants; puis il y a l'utilisation possible de gaz, de substances radioactives et de poisons à introduire dans l'air et les aliments, la propagation de virus, les attaques avec des drones, le lancement de missiles sur des centres habités jusqu'aux détournements de type Twin Towers et à l'utilisation la plus abusive de véhicules remplis d'explosifs (jusqu'à trois tonnes et demie de TNT dans l'affaire Nassirya: dix fois la quantité utilisée pour les attaques contre Borsellino et Dalla Chiesa).

Enfin, nous ne devons pas oublier le danger représenté par les forces "amies" locales, entraînées par les mêmes "forces de la paix"; le 18 de janvier 2011 à Balah Murgab, où "Unu Giuda mieux assassiné à Luca Sanna à Colpidu Inie"(Ce sont les vers écrits par Antonio Sanna, père du sarde Luca Sanna tué par traîtrise par le soldat afghan avec qui il partageait nourriture, formation et ... service antiterroriste).

Le critère retenu par les juges de cassation pour condamner Bruno Stano était concrètement le suivant: les services de renseignements ayant indiqué qu'il existait un risque élevé d'agression, le général Stano aurait dû "prendre toutes les mesures nécessaires pour ... etc etc ". Tout le reste a été examiné par des juges d'importance secondaire, y compris le fait que les avertissements quotidiens étaient d'administration ordinaire et qu'il était assez complexe d'abandonner une structure qui avait été recherchée dans le centre habité, par respect pour le diktat italien de bien paraître " peuple, pour le peuple, parmi le peuple ".

L'entêtement avec lequel le pouvoir judiciaire poursuit depuis des années 16 la condamnation finale de Stano rappelle deux autres épisodes judiciaires: le premier concerne Mauro Moretti, figure prestigieuse du directeur, directeur des chemins de fer de l'État, définitivement condamné à sept ans de prison. emprisonnement à la suite du célèbre accident de train Viareggio en raison du dysfonctionnement de l’un des millions d’échanges sur le réseau ferré national. Le deuxième concerne Graziano Delrio, ministre des Infrastructures du gouvernement Gentiloni, qui, bien qu’il reçoive des informations répétées sur l’effondrement du Ponte Morandi, n’a été atteint par aucune communication judiciaire ... ni même en tant qu ’« acte dû ». En pratique, Delrio semble être complètement étranger au désastre annoncé.

Un effort considérable est nécessaire pour dissiper les soupçons selon lesquels un poids et une mesure ont été adoptés pour juger les militaires de Stano et de la "Confindustriale" Moretti, ainsi qu'un autre fardeau et une autre mesure pour examiner les responsabilités de Graziano Delrio, ministre des Affaires politiques démocratique.

Qui mieux que le Quirinale et le CSM pourrait dissiper les suspicions qui se propagent dans l'opinion publique?

Ce qui est certain, c’est que dans l’affaire Stano, de nombreux soldats attendaient, sinon une attitude, du moins un signal du Commandant suprême des forces armées, mais le silence du Quirinal a été répété, même s’il avait déjà été expérimenté dans l’affaire Cirinnà (le gentil sénateur qui a posté sur Facebook son message édifiant "DIO-PATRIA-FAMIGLIA: CHE VITA DE MERDA") et confirmé lors de l'interdiction de brandir le drapeau lors de la récente manifestation sur la place de Montecitorio. (Il est impossible d’imaginer que des dispositions similaires pourraient être adoptées dans n’importe quelle autre capitale européenne ou dans le reste de la planète).

Sic stantibus rébus et en vertu du fait que ce qui est arrivé à Bruno Stano aurait pu également arriver à l'écrivain, qui a eu l'honneur de porter les étoiles et le privilège de commander la brigade Sassari, je partage pleinement son amertume pour la peine qui lui a été infligée et j'exprime mon mépris pour une certaine manière de faire de la politique envers le monde militaire ainsi que mon dégoût pour la façon irrespectueuse dont était traité le Tricolor, sous prétexte d'ordre public, auquel on réservait moins de considération et de respect pour ceux montrés à un drapeau arc-en-ciel ou à une bannière rouge. Enfin, j'exprime mon embarras, ainsi qu'une profonde déception, devant les silences mentionnés ci-dessus.

La morale est que même pour le soldat Bruno Stano, la formule née dans le monde politique contemporain est valable et son attention est de plus en plus monopolisée par le problème prioritaire de l'accueil aveugle des migrants en situation irrégulière: VOUS ÊTES SERENO, SOLDAT, à votre retour des «missions de paix», où vous pouvez mourir comme à la guerre, la classe politique et la magistrature vous attendent… à la porte.

Photo: US Army / Web