Romano Sauro, Francesco Sauro
Ed. La Muse Talia
pp. 346
"Vardila, ce drapeau tricolore que le mien est à moi, mais à toi et à toi. Pour moi, je suis prêt à mourir quand il arrivera sur le moment."
C'est le mois d'avril 25 du 1912. À l'occasion d'une visite à Venise le jour de l'inauguration du clocher reconstruit de San Marco, selon les souvenirs de Nino, Nazario prononce ces mots devant le drapeau italien.
Peut-être qu’il imagine déjà ce que sera son destin, peut-être n’est-ce que la promesse de ne rien retenir devant ce qu’il considère comme sa patrie.
Il est certain que dans quelques années Nazario Sauro donnera tous ses biens les plus précieux à l’Italie: sa vie.
Romano et Francesco Sauro sont les auteurs du livre et en même temps le neveu et l'arrière-petite-fille de Nazario.
Le livre est un ensemble de souvenirs qui nous permet de reconstruire le personnage ainsi que les aventures de l'homme de Nazario Sauro à l'aide de mots et de souvenirs de toute la famille et des personnes qui le connaissaient comme homme de mer, irrédentiste, patriote italien, partisan des Albanais, compagnon de plaisanteries contre les Autrichiens et père de famille, fils, mari et père.
Parce que Nazario Sauro est tout cela ensemble, malgré une courte vie. Il mourra à Pola le 10 août 1916 par les Autrichiens, pendu pour haute trahison.
Traître à l'empire austro-hongrois, héros à l'Italie, Nazario Sauro a couru après la liberté.
Cent ans après sa mort, la deuxième édition du livre paraît, rappelant un morceau d'histoire, peut-être pas du tout connu, celui de la lutte pour l'appartenance à l'Italie des territoires de l'Istrie, de Trieste et de Koper.
En 1920, Trieste redevient italienne tandis que Koper, la ville natale de Nazario, appartient désormais à la Slovénie.
Nazario Sauro était avant tout un marin et a passé sa vie sur la mer.
Il connaissait en détail chaque port, chaque banc, chaque rocher de la côte où il travaillait, ce qui lui permettait d'informer l'Italie en temps de guerre, mais aussi de mener des opérations audacieuses en s'appuyant sur sa connaissance approfondie du lieu. Nazario s'empare sans réserve de l'Italie et, grâce à son travail également, profite de ses mouvements pour informer le ministère de la Marine italienne des mouvements des navires militaires autrichiens.
Dans le 1914 Nazario et dans le 1915 (ou presque) toute sa famille, il a quitté Koper pour s’installer à Venise, juste avant l’entrée en guerre de l’Italie.
Le 21 mai 1915, Nazario porte l'uniforme et le 23, il entre officiellement dans la Royal Navy italienne avec le grade de lieutenant; le lendemain de l'entrée en guerre de l'Italie contre l'empire austro-hongrois. Le même jour Nazario embarque sur le destroyer "Bersagliere" pour sa première mission: une action de tir contre Monfalcone.
En un peu plus d'un an de guerre, d'avril 1915 à août 1916, Nazario participa à de nombreuses missions sachant très bien que s'il était pris, il serait condamné à la pendaison pour haute trahison. En fait, dès mars 1915, il fut accusé de haute trahison et en février 1916, il avait été condamné par contumace. Mais cela ne l'a pas empêché de participer à des missions de guerre ou d'exploration et d'observation contre les principales bases ennemies de Trieste, Monfalcone, Pirano, Fiume et Parenzo.
Sa dernière mission était à bord du sous-marin "Giacinto Pullino", en mission de guerre contre Fiume, où il devait torpiller les bateaux présents dans le port. Nazario s'est embarqué sur le 30 en juillet, confiant qu'il pourrait à nouveau apporter sa contribution.
Il était minuit moins vingt-cinq ans lorsque le sous-marin s'échoua sur le rocher de l'îlot Galiola. Nazario, peut-être pour échapper à la capture, est parti le matin sur un petit bateau à rames mais a été intercepté par le destroyer "Satellit" et fait prisonnier ...
Nazario Sauro, histoire d'un marin, histoire du patriotisme et des aventures, une histoire à ne pas manquer dans la bibliothèque des Italiens.
Alessandro Rugolo