Dans un article récent, le professeur deUS Naval War College Kevin D. McCranie a comparé l'action des Houthis en mer Rouge à une renaissance contemporaine des théories de Jeune école de la Marine Nationale française, a vu le jour à la fin du XIXe siècle.
Dans la foulée du développement du torpilleur et de la torpille, les théoriciens de Jeune école ils pensaient que la « bataille décisive » entre flottes dirigées par de grands cuirassés serait conceptuellement dépassée par une guerre privée contre le trafic commercial ennemi.
L'un des postulats des théoriciens de Jeune école était-ce, pour reprendre les mots d’un de ses principaux représentants comme Auguste Gouceard : "Il est et sera toujours complètement ridicule de risquer 12 à 15 millions, voire plus, contre 200.000 300.000 ou XNUMX XNUMX francs, et six cents hommes contre douze". La question centrale était et reste donc le prix – à comprendre en termes d’économie brute – à payer pour étouffer la menace représentée par les activités corsaires sur les routes commerciales.
Le raisonnement était valable aussi bien au XIXe siècle que dans les deux conflits mondiaux liés aux activités des sous-marins le long des routes empruntées par les cargos. Le raisonnement s’applique également aujourd’hui, lorsque les Houthis utilisent des drones commerciaux quelques milliers de dollars, qui sont abattus par des missiles qui peuvent coûter des millions de dollars.
L'objectif déclaré des théoriciens de Jeune école à son époque, comme celle des Houthis aujourd’hui, est de rendre la lutte contre la course contre la course économiquement insoutenable et la navigation trop risquée. Le journaliste et théoricien naval français Gabriel Charmes a écrit que "la prime d'assurance contre les pertes en mer serait devenue si élevée que la navigation aurait été impossible" face à la guérilla menée par de petites unités contre les grands navires commerciaux. Depuis le début de la crise de la mer Rouge, l'une des premières conséquences économiques a été laaugmentation des primes d'assurance pour les navires empruntant la route de Bab el-Mandeb.
Qu'est-ce que Jeune école Pour les Houthis, aucun des deux groupes ne croit que l’objectif soit de couler un grand nombre de navires marchands, mais plutôt de perturber le commerce et d’augmenter les coûts de transport.
Aujourd’hui, l’histoire montre que même les tentatives de sabotage de ce type de routes maritimes sont anéanties par la résistance économique et la capacité de réaction des puissances qui peuvent déployer une flotte traditionnelle et sont prêtes à en supporter les coûts.
L’une des réponses à la guerre est de réduire les coûts liés à la défense de la liberté de navigation : l’utilisation de l’artillerie conventionnelle au lieu des missiles est l’une des alternatives. Les réponses « traditionnelles » de l’artillerie navale contre les drones sont plus efficaces et moins coûteuses que les missiles. Il s'agit d'une alternative valable pour augmenter les temps de permanence d'un dispositif naval-militaire en mer Rouge qui ne peut pas être, également pour des raisons économiques, sine die.
La conduite de Navire Caio Duilio de la marine italienne et du frégate Alsace de la Marine Nationale française, qui a abattu les deux drones lancés par les Houthis avec leur propre canon OTO Melara 76/62, a eu précisément cet effet.
Et la question doit être posée pour les pays qui ne disposent pas de ressources « illimitées », contrairement aux Etats-Unis, mais qui aspirent néanmoins à jouer un rôle de premier plan dans les mers pour le maintien de la sécurité collective et la protection de la liberté de navigation.
Photo: US Navy