Le Liban ne parvient pas à trouver la paix et il est peu probable qu’il y parvienne. Passé des influences syriennes aux influences iraniennes, il continue de payer le prix de sa position géographique, de sa polyethnicité ingouvernable, d’une faiblesse institutionnelle physiologique qui permet un parallèle paradoxal entre un État évanescent et une organisation para-étatique qui, de fait, bat le rythme des événements.
L’armée est, pour l’instant, le premier des acteurs portés disparus.
La FINUL a également payé son tribut hier soir, en subissant une attaque contre l'un de ses convois se dirigeant vers l'aéroport de Beyrouth. Un véhicule a été incendié et le commandant adjoint des Casques bleus de l'ONU, le Népalais Chock Bahadur Dhakal, qui était sur le point de rentrer chez lui, a été blessé.
Les déclarations rituelles sont minimisées, visant à stigmatiser un acte qui, pour beaucoup, plonge ses racines dans une histoire violente et difficile qui ne permet aucun sentiment de gratitude, même léger.
Franchement, définir l’acte comme scandaleux vous laisse perplexe ; Il est bien connu depuis un certain temps que le Liban traverse actuellement une période critique, tout comme le fait que la récente interdiction faite aux avions iraniens de transporter de l'argent et du matériel destiné au Hezbollah à l'aéroport a déclenché de vives protestations. Il semble clair que l’appareil de sécurité est tombé en débâcle, tout comme il est clair que l’analyse de la situation laisse beaucoup à désirer.
Al palais de verre, il devrait être clair maintenant que le bleu n'est plus à la mode et surtout, qu'il ne protège pas du plomb. Bref, une analyse situationnelle terrible, capable de mettre en lumière des difficultés confinant au plus dangereux amateurisme.
L’institutionnalisme, qui remet en cause avec indignation le droit international et les crimes de guerre, doit à nouveau céder la place à un réalisme qui a depuis longtemps mis de côté des équilibres stables, quoique impopulaires.
La région est désormais proche de l’implosion politico-économique ; 20 ans après l'assassinat de Hariri, en fait impuni, demandant la traduction des responsables de l'attaque d'aujourd'hui devant des juges dont on ne connaît pas encore l'identité, mais qui fait sourire sardoniquement. Il n’est guère nécessaire de rappeler combien il est difficile de tout ramener dans les limites de la légitimité, étant donné que le respect de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU doit se soumettre au pouvoir déstabilisateur de sujets sans reconnaissance institutionnelle.
L'attaque a eu lieu au deuxième jour des manifestations organisées par le Hezbollah à l'aéroport Hariri.
L'armée libanaise est ensuite intervenue sur les lieux, communiquant son intention « d'agir avec force pour arrêter les rebelles ». La guerre a en effet révélé les ambitions des différentes entités politiques.
Image : Cadre X