dimanche 18 septembre le Mouvement M62 qui regroupe une vingtaine de structures de la société civile et des syndicats a organisé une marche à Niamey suivie d'un meeting devant l'Assemblée nationale (le parlement monocaméral du Niger). Les objectifs de la manifestation étaient de protester contre la vie chère, l'augmentation du prix du diesel, la présence de la force barkhane et expriment leur soutien et leur solidarité avec le peuple malien dans la défense de sa souveraineté et sa saisine du Conseil de sécurité contre la France pour soutien au terrorisme. Même dans les rues de Niamey, lors des manifestations contre la force antijihadiste française "Barkhane", des drapeaux russes ont été vus criant "Barkhane dehors", "Vive Poutine et la Russie".
Le ressentiment contre la France et la mission "Barkhane" s'est développé ces dernières années en raison des nombreux massacres djihadistes au Sahel qui ont créé un sentiment d'insécurité dans la population, contribué à délégitimer les autorités de l'État et déplacé le consensus populaire en faveur du pouvoir coup d'État. 'état.
Dans ce contexte, les entrepreneurs du Groupe wagnérien ils ont facilement réussi à s'intégrer et à gagner la faveur des citoyens.
Après l'expulsion du Mali, les soldats français de la mission "Barkhane" (environ 3000) ont été déployés dans la région du Sahel, notamment au Niger qui, en avril, avait voté et autorisé un déploiement de forces anti-jihadistes internationales sur son territoire. .
Le coordinateur de laM62 Abdoulaye Seydou, dans son allocution, a déclaré :"jeLe Sahel fait face à une guerre terroriste inventée par la France avec le leadership libyen et l'armement de groupes terroristes qui ont attaqué le Mali et étendu leurs actions terroristes aux pays voisins du Mali, du Niger et du Burkina Faso, avec la complicité des gouvernements locaux, ouvrant ainsi à la France la possibilité d'établir des bases militaires avec le projet non reconnu de brader nos ressources et d'aliéner la souveraineté de nos États. Au Niger, le projet de liquidation par Issoufou Mahamadou de l'armée nigériane au profit des forces françaises et des agents des affaires de guerre a entraîné une aggravation de l'insécurité entraînant des milliers de morts civils et militaires et la destruction des moyens de subsistance des populations en raison d'un état inadéquat »
Le Mali, aux yeux des Nigérians, est devenu un modèle à suivre et à imiter après avoir obtenu le départ des militaires français de son territoire. Gamatié Mahamadou, un acteur de la société civile a déclaré « Depuis qu'ils ont expulsé la France du Mali, les Maliens ont l'esprit tranquille. Ils ont la paix intérieure et ils ont la paix sur le territoire. »
Les forces françaises, selon le juriste Boubacar Amadou Hassane, seraient désormais contraintes de réussir dans la lutte contre le terrorisme : « Si les Français ne parviennent pas à des résultats plausibles, cela signifie que la société civile continuera à contester leur présence et à exiger leur départ. Ainsi, dans un certain sens, en territoire nigérian, les forces de la mission Barkhane sont soumises à une obligation de résultat ».
Le Burkina Faso voisin est également fragilisé par les attaques jihadistes et certains analystes locaux, comme Mahamadou Sawadogo, sont convaincus que le retrait de Barkhane augmentera la perméabilité des frontières ; elle mise donc sur l'action au niveau régional en renforçant la coopération entre les pays. Le chercheur a expliqué que « Il faudra une coopération bilatérale forte entre le Burkina Faso et le Mali et aussi entre le Burkina Faso et le Niger pour veiller sur cette longue bande frontalière avec le Mali. Avec le Niger, il y a cette coopération bilatérale qui existe déjà à travers l'opération conjointe Taanli, une opération qui a lieu régulièrement tous les six mois et avec le Mali le Burkina Faso essaie de voir dans quelle mesure il peut effectivement réaliser une coopération bilatérale ».
Le climat qui règne au Niger et dans les pays voisins est très lourd, la population est désorientée et épuisée par les famines et par la rage du djihadisme qui ces derniers mois a perpétré plusieurs attentats terroristes dans lesquels de nombreux civils ont perdu la vie, différents militaires locaux et la mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA).
Le 19 juin, l'explosion d'un engin piégé à Kindal a impliqué un convoi de l'ONU où un soldat de la mission a été tué. Le 6 juillet, deux gardiens de la paix Nations Unies ont été tués et cinq ont été grièvement blessés par une bombe qui a touché le véhicule dans lequel ils circulaient sur la route Tessalit-Gao. Le 16 août, à Ber, un autre soldat de la MINUSMA a perdu la vie suite à une attaque kamikaze sur la base de la mission par un milicien islamiste. Ce sont quelques-unes des dernières attaques contre le contingent au Mali qui a désormais également perdu le renfort de la mission "Bahrkane".
Le Niger connaîtra-t-il le même sort ?
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