Point de rendez-vous dans la périphérie immédiate de Milan, nous nous réunissons tous pour régler définitivement les véhicules et partir pour l'Ukraine. Il est 8.00 heures du matin le vendredi 11 mars et c'est là que commence mon récit d'une expérience qui a duré 45 heures ininterrompues pour apporter de l'aide humanitaire sur le territoire ukrainien.
L'initiative, à laquelle j'ai eu l'honneur de participer, a été promue par deux associations d'anciens combattants des Forces armées et très populaire sur les réseaux sociaux, tels que Les bons gars dans les mauvaises terres e Pas Dolet Italie. Le même a reçu le soutien actif de l'hon. Metteo Perego de Cremnago. L'initiative a eu le soutien de la grande chaîne associative des deux associations, également grâce au tam tam sur les réseaux sociaux.
L'organisation était frénétique et en peu de temps beaucoup de matériel a été collecté. Mais la question était "à qui l'apportons-nous?"
La volonté commune est d'obtenir et de répartir ces aides sur l'ensemble du territoire. La principale préoccupation des organisateurs du convoi est de s'assurer que tout ce qui est collecté parvienne effectivement aux familles défaillantes ou qui ne veulent pas sortir de chez eux, et non de déposer la cargaison dans un point de collecte anonyme. De là commence une recherche de contacts sur place avec une évaluation relative de la fiabilité. Hon. Perego di Cremnago parvient à entrer en contact, par des voies institutionnelles, avec deux parlementaires ukrainiens qui proposent de venir nous chercher à la frontière avec la Hongrie. A ce stade, nous avons tout : les moyens, l'aide humanitaire et la certitude de pouvoir l'acheminer à l'intérieur de l'Ukraine.
Allons-y!
La rencontre avec les Ukrainiens se fera à la frontière avec la Hongrie. Nous voulons être rapides, aussi parce que nous n'avons tous que le week-end de disponible, et lundi nous devrons tous retourner à notre travail.
Nous parcourons environ 1300 km d'une traite, et nous arrivons au rendez-vous fatigués mais ponctuels. Nous traversons la frontière et en territoire ukrainien nous rencontrons les deux parlementaires, Mikailo Laba et Dmytro Liubota.
L'accueil est très chaleureux mais pendant que nous échangeons des amabilités, nous devons courir à l'intérieur car la sirène retentit qui annonce un possible bombardement. Et nous sommes en Ukraine depuis quelques minutes !
Une fois l'alarme passée, nous pouvons poursuivre nos activités. Nous sommes escortés jusqu'à un entrepôt tenu par les forces de l'ordre qui contrôlent nos véhicules avant de nous laisser entrer. Le grand entrepôt est à quelques kilomètres d'une voie ferrée. Ils nous expliquent qu'à cet endroit ils arrivent à faire venir beaucoup d'aide humanitaire de partout et ensuite grâce au chemin de fer à les envoyer là où on en a le plus besoin. C'est le seul moyen sûr d'approvisionner et de fournir les produits de première nécessité à la population des villes assiégées. Sur les routes, c'est trop dangereux.
On nous dit que notre aide sera mise sur le prochain train en préparation pour Kharkiv, désormais tristement célèbre pour sa condition de ville sur le front. Nous téléchargeons tout grâce à l'aide de bénévoles locaux qui tentent d'une certaine manière de faire leur part.
Avant de partir, nous échangeons nos derniers mots avec la délégation ukrainienne qui tient à nous montrer les vidéos des dégâts des villes sur leurs téléphones portables.
Il est temps de dire au revoir. Je serre la main de la petite délégation, rencontre leurs yeux qui transmettent un profond sentiment de gratitude et de perplexité.
Nous partons avec un fatalisme "Bonne chance!"
Photo: auteur