"Grâce à notre mission, nous avons ramené la normalité dans ce pays mais le Kosovo reste une poudrière. Si nous partions, je suis sûr que la guerre éclaterait à nouveau. La paix actuelle n'est en fait qu'apparente. Un changement de génération sera nécessaire avant que le les parties impliquées peuvent oublier ce qui s'est passé pendant le conflit". Ainsi le lieutenant-colonel Gianfranco Paglia, conseiller du ministre de la Défense, Guido Crosetto, s'adressant aux troupes engagées au Kosovo, à l'occasion de la visite institutionnelle au « Villaggio Italia », siège du Commandement régional Ouest (RC-W - Commandement régional - Ouest) à proximité de la ville de Pec/Peja. Un événement de deux jours, organisé à un moment certainement pas facile compte tenu des conflits en cours au Moyen-Orient et en Ukraine, dont les échos se font inévitablement sentir également dans les Balkans.
Dans une salle comble du "Nuovo cinéma Paradiso", à l'intérieur de la base, écoutent le lieutenant-colonel, médaille de la valeur militaire, les soldats du 62e régiment d'infanterie "Sicilia" de la brigade d'Aoste et les carabiniers de la MSU (Multinationale). Unité spécialisée). Parmi eux également de très jeunes hommes et femmes, confrontés à leur première expérience sur un théâtre opérationnel.
"Je suis un soldat comme vous, qui essaie de faire mon devoir au maximum – a-t-il dit dans son discours – Quand je vous regarde, je vois des gars motivés et bien entraînés qui croient en ce qu'ils font. C’est la preuve que la Défense n’envoie pas à l’étranger des personnes non préparées. Vous êtes une fierté pour l'Italie et tout le monde doit savoir ce que vous faites ici". Puis l'avertissement : "Il faut envisager de souscrire une assurance vie car c'est ce qui peut vraiment faire la différence en cas de danger". Et en référence à ce qui se passe au Liban et aux attaques de l'armée israélienne contre les bases de la Finul, Paglia a statué : "Si l'Italie avait commandé la mission de l'ONU à ce stade, ces épisodes ne se seraient pas produits. Nous ne pouvons pas permettre aux Israéliens de faire ce qu'ils veulent".
A ses côtés se trouve le colonel Rocco Mundo, commandant du commandement régional Ouest, qui a confirmé à quel point la situation au Kosovo est actuellement fragile et donc apparemment stable : "Nous, Italiens, avons réussi à gagner la confiance des populations locales - explique - parce que nous garantissons l’impartialité et sommes proches de toutes les communautés. Cette méthode nous permet de maintenir la stabilité dans le domaine de notre responsabilité". Sous son commandement se trouvent également des soldats d'Albanie, de Bulgarie, de Croatie, de Macédoine du Nord, de Pologne, de Turquie, d'Autriche, de Moldavie et de Suisse. Ils mènent des activités de contrôle et de patrouille sur le territoire pour garantir la liberté de circulation dans tout le pays. Commandement régional Ouest mais aussi une série de projets et d'initiatives visant à accroître la relation de confiance entre les militaires et les institutions locales, les maires et les écoles en premier lieu. La visite institutionnelle de Paglia au contingent italien a coïncidé avec l'installation à la tête de la KFOR, la force de l'OTAN au Kosovo, du général Enrico Barduani, qui a remplacé son homologue turc Ozkan Ulutas. Le 11 octobre, la passation de pouvoir a eu lieu lors d'une cérémonie officielle qui s'est déroulée à Camp Film Cité, le quartier général de la KFOR à Pristina, en présence du ministre de la Défense, Guido Crosetto.
Barduani est le 14e général italien commandant la mission de l'OTAN et le 29e chef de la KFOR. La force de l'OTAN, présente au Kosovo depuis la fin du conflit en 1999, agit comme troisième opérateur de sécurité en coordination avec la police du Kosovo et EULEX, la mission de l'UE chargée de l'état de droit. Actuellement, la mission de la KFOR est composée de plus de 4.600 29 soldats provenant de XNUMX pays, le contingent italien étant le plus important. Et tandis que le gouvernement italien se demande si et comment modifier les règles d'engagement du gardiens de la paix Au Liban, les militaires engagés dans les Balkans analysent les signes qui pourraient conduire à une éventuelle dégradation de la situation dans les prochains mois.
Nous suivons avec attention les élections parlementaires de février, mais aussi les effets et les répercussions des votes américains sur le territoire kosovar. Cette inquiétude est également démontrée par la décision de l'OTAN d'augmenter la force de la KFOR avec un millier de soldats supplémentaires.
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