Troisième jour du raid de l'armée de l'air de Tel Aviv dans la région de Quneitra, près des hauteurs du Golan. Selon des sources syriennes, les attaques menées auraient pour but de soutenir l'offensive rebelle sur Al Baath. Pour Israël, en revanche, les frappes aériennes sont une réponse aux tirs d'artillerie du territoire contrôlé par les Syriens, mais immédiatement démentis par Damas.
Près de Quneitra, les rebelles anti-Assad se seraient fédérés pour former une alliance formée par l'ancien Al-Qaïda di HTS (Mouvement pour la libération du Levant) et soi-disant membres de laArmée syrienne libre. Selon les déclarations officielles, l'objectif de la milice serait non seulement d'empêcher les Syriens de récupérer les zones autour du Golan, mais même de se diriger vers Damas, à moins de 80 km. Pour le moment, chaque attaque terrestre finirait par un désastre, laissant de nombreux djihadistes sur le terrain et la situation militaire dans l’impasse.
La reprise des actions dans la région de Quneitra, une ville fantôme abandonnée par le 1967 après la guerre des Six jours, montrerait l'importance stratégique actuelle de la région, mais surtout la vive préoccupation d'Israël pour l'évolution du cadre militaire dans le sud de la Syrie.
L’attaque du flanc sud-ouest servirait à compenser les succès de l’armée syrienne en cours dans le reste du pays. Les troupes d'Assad sont à deux pas du contrôle définitif de la route 42 entre Ithriya et Resafa (qui vient d'être conquis), fermant ainsi dans un grand sac toutes les milices de l'Etat islamique au centre de la Syrie.
Plus important encore serait l’avancée du gouvernorat de Deir Ezzor le long de la frontière irakienne. Comme nous l'avons dit à maintes reprises dans ces pages, l'approche de l'État islamique sur l'Euphrate rend vaine la présence des forces américaines et des rebelles autour du poste frontière d'Al Tanf. A cette époque, les préparatifs sont en cours pour l'assaut de la base aérienne de T2, le dernier bastion de l'Etat islamique avant Abu Kamal et du grand fleuve autour duquel l'État islamique a été construit ces dernières années.
Alors qu'Israël rouvre le conflit avec Damas près du Golan, des paroles de tir contre Assad viennent aussi des États-Unis.
Dans un communiqué officiel de la Maison-Blanche daté du 26 de juin, les États-Unis s'inquiètent de la possible utilisation imminente d'armes chimiques par les Syriens.
Selon l'ambassadeur américain à l'ONU, Nikki Haley (toujours une figure de proue sur le front anti-Assad), les États-Unis sont prêts à frapper à nouveau la Syrie, tout comme le 7 April 2017. La responsabilité incomberait cette fois non seulement à Damas, mais également à ses alliés, l’Iran et la Russie. Aucun détail ni aucune preuve des prétendus préparatifs n’a été fourni. Les informations proviendraient de sources de renseignements proches des rebelles ...
Sans préjudice des considérations sur l'utilisation d'armes chimiques fantômes par les forces régulières syriennes (contre qui et surtout dans quel but, cela resterait un mystère pour tout le monde), les déclarations américaines sont un coup de foudre. Pas encore réparé la rupture avec Moscou après l'abattage du combattant syrien dans les cieux de Resafa, Washington avait semblé ces derniers jours plus conciliant. Le 25 juin, le porte-parole de la coalition anti-EI, le colonel Dillon, avait fait allusion à une ouverture aux forces d'Assad, déclarant que toute attaque contre l'Etat islamique devait être considérée comme bienvenue, même sur le front sud d'Abou Kamal.
La tension reste très élevée et la parole reste aux armes.
Le jeu pour occuper les espaces abandonnés par le califat mourant continue.
(Photo: SAA)