Il faut dire que la Nouvelle-Zélande ne se casse jamais, même au niveau graphique. L'échec du référendum pour l'introduction du nouveau drapeau national montre que les liens avec le passé ont toujours un sens pour la plupart des Néo-Zélandais. Les résultats officiels annoncés à ces heures attribuent un 56% de préférences pour le drapeau actuel et un 43% pour le Fougère d'Argent, nouveau drapé proposé, qui au lieu deUnion Jack montre une fougère indigène de l’île (déjà présente sur les mailles de la Tous les Noirs).
Lorsque nous parlons de liens avec le passé pour la Nouvelle-Zélande, nous entendons évidemment les relations étroites avec le Royaume-Uni. Pour être honnête, quel que soit le résultat de la consultation, rien n’aurait changé ni sur le fond des relations politiques, ni sur le profil didactique: si aujourd’hui, il est difficile de tirer la bannière néo-zélandaise au cas où elle remporterait le prix. Fougère d'Argent ça aurait été plus ou moins pareil ...
La variation, apparemment purement symbolique, avait en réalité une vague valeur géopolitique. Pour la première fois de son histoire, Auckland avait décidé de suivre son propre chemin en coupant le cordon ombilical avec Londres uniquement de manière symbolique.
Le drapeau de la Grande-Bretagne est formé graphiquement par les croix des trois nations constitutives: la anglaise de Saint George; le Scottish est Saint Andrew; l'Irlandais de St. Patrick (le Pays de Galles est considéré comme ayant fusionné avec l'Angleterre). Sa présence sur les drapeaux d'autres pays souligne le lien effectif qui unit Londres et le royaume du Commonwealth, dont les nations 15 font toujours partie du monde et dont la reine Elizabeth est officiellement le chef de l'État. Cependant, seuls 3 de ces pays le portent encore aujourd'hui dans un canton de leur propre drapeau: l'Australie, l'archipel des Tuvalu et la Nouvelle-Zélande. À celles-ci s’ajoutent les îles Fidji, qui, bien que devenant une république du 1987, n’ont jamais mis à jour leur drapeau national.
Au-delà des joyaux et des curiosités, appartenir au royaume du Commonwealth implique toujours une dépendance constitutionnelle avec le Great Breatagna. Trois nations importantes de la planète, telles que le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, ont un lien avec le Royaume-Uni qui se transforme ensuite sur le plan politique: les mêmes choix, les mêmes alliances, les mêmes guerres. Ce n’est pas un hasard si le refus de la nouvelle bannière semble avoir pesé RSA, l'association néo-zélandaise des anciens combattants, déterminée à défendre le drapeau sous lequel ils se sont battus. Evidemment "vieux drapeau, honneur du capitaine" n'est pas qu'un proverbe.
De la sorte, l’exemple du Canada n’a pas été suivi, ce qui a été conditionné par les orientations sécessionnistes du Québec francophone, dans le 1965, il s’est fermé avec leUnion Jack adopter la feuille d'érable.
Il faut donc imaginer que le choix de la continuité graphique ne sera pas suivi de revendications d'indépendance de la république avec beaucoup de salutations néo-zélandaises à la reine d'Angleterre. En Australie, et inversement, où personne n’a réellement proposé de changer de drapeau, le débat sur la déclaration de la république est toujours très actuel.
Qu'il s'agisse de choix conservateurs ou de changements de drapeau, ce qui semble certain, c'est la solidité de l'anglofilia des anciennes colonies britanniques, soutenue par une continuité linguistique, culturelle et également sentimentale.
Que, sous l'empire britannique, le rideau de l'histoire ait plutôt décidé de fermer toutes les fenêtres, malheureusement pour Londres une certitude irrémédiable apparaît. Il n'y a pas de drapeau à ce sujet, mais c'est tout autre chose ...
(photo: web)