Syrie: guerre totale contre le nouveau cartel djihadiste dans le nord. Marines russes et pasdaran iranien aux côtés de Damas

(Pour Giampiero Venturi)
03/04/17

La guerre en Syrie en ces heures se joue sur deux fronts principaux: d'un côté le côté de Raqqa, où le Forces démocratiques syriennes soutenus par les USA (avec l'approbation de Moscou) ils avancent rapidement contre les milices de l'Etat islamique; de l'autre, le secteur nord de Hama où les troupes de Damas sont en pleine contre-offensive contre les rebelles djihadistes.

Deux fronts différents, deux réponses décisives pour l'avenir de la Syrie et du Moyen-Orient.

L'offensive sur Raqqa s'articule autour de la ville de Tabqa et est également alimentée par le lac Assad, libéré de SDF sur la rive est et par l'armée syrienne au nord-ouest. Damas s'oppose officiellement au rôle de Forces démocratiques syriennes, mais sous la surveillance de Moscou, il avale le crapaud et épargne des forces, utiles pour être utilisées ailleurs.

L'autre s'appelle Hama Governorate, à 200 km au nord de Damas. La guerre a de nouveau éclaté pendant un peu plus d'un mois et avec une violence accrue dans la région.

Tout a commencé avec la création en janvier Mouvement pour la libération du Levant (Hayyat Tahir al-Sham), un nouveau cartel jihadiste opérant dans le nord-ouest de la Syrie. Le groupe est la fusion entre l'ex Al Nusra (L 'Al-Qaïda Syrienne) et d’autres groupes salafistes (17 en tout), auxquels des terroristes de Ahrar Al Sham et l'unité du Armée syrienne libre vétérans de la mission Bouclier de l'Euphrate aux côtés des Turcs.

Le cartel islamiste, selon l'alarme lancée l'hiver dernier par le Kremlin, sera l'héritier djihadiste de l'État islamique, désormais réduit et destiné à disparaître politiquement en 2017. Il y a quelques jours, l'administration Trump a ajouté la nouvelle formation jihadiste à la liste. des groupes terroristes internationaux. 

Mélange de cartes entre les groupes djihadistes du nord-ouest de la Syrie a attiré l'attention sur un coin relativement calme de la Syrie. Dans la région d'Idlib, tous les "exilés" djihadistes qui, dans d'autres régions (Damas, Homs, Daraa, etc.) ont accepté les accords avec le gouvernement de Damas de se rendre en échange d'un transfert pour une année entière.

Avec le soutien de la Turquie qui continue d'armer et de protéger les groupes rebelles turkmènes (et pas seulement ...), le groupe à cheval sur les gouvernorats de Lattaquié, Idlib et Hama est devenu un nouveau grand front unique entre les rebelles et les forces islamistes anti-Assad. Gouvernement syrien.

La présence de Qawat Al-Nimr (Forces du tigre) dans la région, déplacée pour l'occasion depuis le front est d'Alep, est très indicatif. Utilisés depuis 2015 pour toutes les opérations d'assaut à grande échelle (libération d'Alep, reprise de Palmyre, etc.), ils sont le thermomètre de la situation sur le champ de bataille. Sans préjudice de la guerre contre l'Etat islamique à l'est, les affrontements décisifs pour la récupération du territoire syrien contre le terrorisme islamique se déroulent en fait juste au nord de Hama. La province a été affectée tout au long du mois de mars par une importante activité militaire djihadiste. 

Elle semble presque un destin historique: la région est traversée par l'Oronte ("le rebelle", car contrairement aux autres fleuves syriens coule du sud au nord), déjà épique à l'époque des croisades et est habitée par une importante communauté chrétienne. Juste pour défendre les chrétiens de Mahardah, à moins de 30 km de Hama, ils ont été déplacés Unité de police militaire russe, déjà employée dans les opérations de remise en état d'Alep depuis décembre 2016

L'implication de Moscou sur le front nord-ouest est très lourde. Comme vous le savez, la bande côtière du gouvernorat de Lattaquié (en particulier les bases de Tartous et Khmeimim), est au cœur de l'engagement militaire en Syrie et la principale zone d'entraînement de certaines unités d'élite syriennes, telles que la marines (Mughawayr al-Bahr). À peu près "marines", unité de 61a La Brigade d'infanterie de la marine russe, déjà opérationnelle à Alep et à Palmira, serait impliquée dans les préparatifs de la grande offensive anti-djihadiste de la région de Hama pendant ces heures.

Avec les soldats russes, les forces visibles envoyées par l'Iran doivent être mentionnées aux côtés des habitués et paramilitaires syriens. Des centaines de Pasdaran, aurait afflué vers le front de Hama ces derniers jours en vue d'une attaque à grande échelle contre des miliciens islamistes en Hayyat Tahir al-Sham. De nombreux combattants chiites sont déjà actifs dans la région, parmi lesquels les milices du Hezbollah du Liban se distinguent.

L'Iran, indiqué depuis des décennies par l'Occident comme le parrain du terrorisme islamique, continue de jouer un rôle important dans la lutte incessante contre l'intégrisme sunnite.

(Photo: SAA - TAXE)