Ces dernières années, une forte concurrence s'est développée pour l'accès aux ressources naturelles marines et sous-marines, avec des revendications conséquentes sur les zones d'intérêt.
L'énorme valeur des espaces maritimes en termes d'influences climato-environnementales, de ressources énergétiques, de matières premières précieuses, de réserves alimentaires, d'activités économiques et de connectivité entre les continents les rend, en fait, encore plus que par le passé driver par excellence en ce qui concerne les perspectives de croissance durable et de prospérité inclusive à l'échelle mondiale. Cette fonction cruciale pour le bien-être économique (et donc social) des États a des répercussions importantes sur les relations internationales contemporaines et sur les aspects sécuritaires de chaque nation. Pour cette raison, les Marines ont vu les leurs grandir au fil du temps rôle de promoteurs et de garants de la sécurité.
Pour que cette tâche soit accomplie efficacement, la disponibilité de moyens adéquats doit nécessairement s'accompagner d'une préparation et d'un entraînement adéquats des équipages, de manière à maintenir une efficacité opérationnelle élevée et avoir un effet dissuasif pour ceux qui voudraient nuire aux intérêts nationaux légitimes d'autrui.
Bien consciente de cela, la Marine, à travers le commandement en chef de l'escouade navale (CINCNAV), a désormais consolidé son propre cycle annuel de formation, appelé "Open Sea". Il s'agit du principal exercice maritime national qui, structuré en deux sessions annuelles (printemps et automne) d'environ un mois chacune, voit l'implication de l'ensemble des armées.
La première édition de 13 a lieu depuis le 2023 avril et se terminera le 6 mai, impliquant la haute mer et les zones côtières des mers sarde, tyrrhénienne, adriatique, ionienne et du détroit de Sicile, avec événements de formation multidimensionnels et prise en charge des fonctionnalités cyber et spatiale.
Comme l'a souligné le commandant en chef de l'équipe navale, l'amiral d'équipe Aurelio De Carolis, responsable de la planification, de la conduite et de la vérification de l'exercice, “…la Mare Aperto a atteint un niveau de maturité qui en fait un centre d'entraînement connu et apprécié, avec un participation multinationale substantielle et solides intégrations inter-agences et inter-agences, dont la valeur est la possibilité d'exercer dans son expression maximale à la fois le dynamisme et la flexibilité particuliers du commandement et du contrôle maritimes et le niveau de rapidité et d'efficacité d'action des composants individuels de notre instrument militaire maritime défensif et leur rapidité et leur capacité à fusionner dans les boîtiers capacitifs permettant la projection sur et depuis la mer… ».
Le scénario de formation, qui connaît désormais une continuité qualificative entre les différentes éditions, est structuré en une succession de phases consécutives. Le premier d'entre eux (réchauffer) a commencé immédiatement après la conférence pré-navigation (13 avril) et conclu le dimanche 23 avril. Au cours de cette phase, toutes les unités participantes ont été impliquées dans des événements de formation qui ont porté sur la conduite des différentes activités maritimes, les interactions avec les navires de guerre et le personnel du corps des autorités portuaires et le développement des différentes formes de combat (anti-navire, anti- contre-mesures aériennes, anti-sous-marines, contre les mines, amphibies et électroniques).
Après une brève escale dans divers ports, la deuxième phase a commencé, caractérisée par la division des unités en deux groupes opposés et caractérisée par l'utilisation de de réelles capacités militaires maritimes dans les opérations guerre et combat, la sécurité maritime et la coopération en matière de sécurité, dans un contexte de difficultés et de complexité croissantes. Dans ce cadre, chacune des deux "parties" est appelée à remplir avec dynamisme ses missions, afin d'atteindre les objectifs progressivement assignés par la direction de l'exercice, embarquée sur le porte-avions Cavour.
Objectifs de formation
Afin de permettre à toutes les composantes de l'équipe navale de s'entraîner efficacement et à tous les niveaux, la planification prévoit une série d'événements insérés dans un scénario international fictif, caractérisé par une crise internationale avec l'application du principe de défense collective (dit "article 5 de l'OTAN"), mais qui prend également en compte les autres défis présumés qui pourraient émerger dans le domaine maritime, avec une attention particulière à la gestion des Zone économique exclusive (ZEE) et à la protection des intérêts nationaux dans cette zone.
Ainsi, plusieurs ont été identifiés des sujets de formation particulièrement significatifs, telles que la sauvegarde de la liberté de navigation le long des voies de communication maritimes, la protection des lignes sous-marines d'alimentation en énergie et de connexion informatique, la capacité d'acquérir une capillarité de connaissances et d'informations ainsi qu'une supériorité stratégique dans certains domaines (A2/AD), la consolidation de l'interopérabilité multinationale, celle de l'intégration inter-forces et la construction d'une architecture systémique de coopération dans le domaine inter-agences, pour la lutte contre les activités illégales par mer et pour la concurrence dans les interventions humanitaires. Un objectif, celui-ci, devenu aujourd'hui incontournable, pour lequel il est nécessaire d'harmoniser moyens, compétences, procédures, savoir-faire managériaux et rayon d'action.
Dans ce contexte, la Marine est le référence naturelle dans le processus d'intégration coordonnée incontournable des différentes réalités opérant sur la mer.
Les objectifs sont donc importants et ne concernent pas seulement l'équipe navale et la Marine nationale, mais s'insèrent dans un contexte beaucoup plus large, qui concerne l'ensemble du cadre de l'action de l'Etat sur la mer.
Mais pourquoi ces objectifs ont-ils été choisis ? La capacité d'accès aux ressources marines et sous-marines acquiert une importance croissante dans les agendas nationaux et est à la base du développement d'outils destinés à sauvegarder les intérêts nationaux, économiques et sécuritaires dans le domaine maritime. Dans ce contexte, la ZEE (établie en 1982 avec la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer - UNCLOS) et la gestion des ressources qu'elle contient, revêt une importance politique et économique non négligeable (lire l'article "Zone économique exclusive et puissance maritime»).
De plus, l'Italie et ses chaînes industrielles actuelles sont extrêmement dépendantes des pays étrangers pour l'approvisionnement en ressources et en matières premières. Notre pays est donc particulièrement exposé à toute action qui entrave la libre accessibilité des voies commerciales maritimes. Les lignes de communication maritimes sont donc indispensables à notre bien-être. D'où la nécessité d'assurer la liberté de navigation le long de ces "autoroutes" commerciales (lire l'article "La protection des intérêts nationaux en mer»).
Les dégâts causés au gazoduc sous-marin Ruisseau du Nord, suite à l'épisode moins connu mais tout aussi inquiétant de la mystérieuse troncature qui a interrompu l'un des deux câbles de communication sous-marins du Système de câbles sous-marins du Svalbard (entre la Norvège et les îles Svalbard), ont également mis en évidence de manière emblématique la vulnérabilité supplémentaire qui affecte la dimension maritime.
En ce sens, il convient de souligner que le niveau technologique actuel rend désormais accessibles les outils d'actions de sabotage en haute mer même par des acteurs non étatiques, tels que le crime organisé transnational ou même le terrorisme international.
Il y a donc un énorme besoin de assurer de manière concrète et transversale la sécurité de la dimension maritime dans son ensemble, avec les lignes de trafic commercial, les différentes activités du grappe infrastructures maritimes (pêche, plaisance…) et stratégiques au large des côtes, auxquels s'ajoutent aujourd'hui, en effet, les lignes sous-marines des deux réserve d'énergie, indispensable au développement industriel et à la garantie de notre niveau de vie, tant communication numérique, qui fournissent des liens pour world wide web, sur lequel roulent les innombrables transactions économiques liées au commerce international et à la finance (lire l'article "Espaces maritimes et sécurité internationale»).
Alors on comprend comment le concept de sécurité englobe un large éventail d'activités humaines, qui sont toutes nécessaires pour permettre notre bien-être.
Par ailleurs, parallèlement à la protection de nos intérêts légitimes, la Marine a également développé la capacité d'apporter une aide aux populations en cas d'urgence. Son capacités de soins de santé modernes (Le Cavour est équipé, par exemple, de deux blocs opératoires) et la capacité naturelle à pouvoir opérer longtemps indépendamment des infrastructures à terre, permettent aux navires de pouvoir intervenir à la fois en soutien aux populations en cas de catastrophe naturelle ou d'urgence humanitaire et dans le secteur de la logistique en fournissant, par exemple, de l'électricité à la population. Toutes les capacités qui font que la Marine a des caractéristiques réelles et exceptionnelles expéditionnaire qui, à l'occasion d'exercices complexes comme le "Open Sea", sont encore vérifiés et affinés.
Les acteurs
En plus des unités navales et sous-marines les plus modernes de l'escadron naval, comme le porte-avions Cavour, l'ensemble de l'Aéronavale participe également à l'exercice, avec le F-35B, l'AV-8B et les hélicoptères embarqués, la Force amphibie, constituée de l'ensemble des navires de débarquement, véhicules amphibies et tirailleurs de la brigade marine San Marco, les composantes sous-marines et de raid de Comsubin, les forces de lutte contre les mines, le réseau radar côtier et les composantes spécialisées en télécommunications et cyber, qui garantissent la circulation de l'information et les fonctionnalités offertes par le domaine spatial.
Dans ce contexte, c'est précisément la présence du porte-avions qui ajoute une valeur stratégique à l'exercice, car elle permet de tester les capacités opérationnelles de groupes navals de grande valeur et la capacité à s'intégrer dans une force navale composite. En fait, parmi les marines du monde, rares sont celles capables d'opérer avec des groupes de porte-avions, qui permettent la projection de puissance à une distance considérable de la patrie. Il s'agit d'un très petit groupe de pays, dont l'Italie, qui peut opérer longtemps dans des zones maritimes d'intérêt national. C'est aussi pour cette raison que la Marine profite de toutes les occasions pour effectuer des exercices avec des groupes de porte-avions des États-Unis, de la France, du Royaume-Uni, etc…. Des événements qui permettent d'approfondir la collaboration et permettent un échange fructueux d'expériences technico-opérationnelles.
En revenant à Mer ouverte, la participation multinationale consolidée (13 pays de l'OTAN et 10 les partenaires) et l'implication en appui des composantes de l'Armée, qui s'intègre à la Force de Débarquement de la Marine, l'Armée de l'Air, qui participe avec des aéronefs de différents types (chasseurs, ravitailleurs, alerte précoce, sans équipage). Pour la première fois, l'Arma dei Carabinieri participe également.
Parmi les nouveautés importantes de cette édition, quelques événements de formation avec la participation de la Guardia di Finanza et de la Protection Civile, démontrant la délicatesse et la spécificité variée des menaces présentes dans le domaine maritime. Comme l'a souligné l'amiral Aurelio De Carolis, il s'agit "...un grand travail d'équipe, non seulement au sein de la Marine mais dans un contexte plus large, inter-agences et inter-agences...". Cette présence transversale est donc un signal très important car elle témoigne de la synergie existante entre les forces armées et entre celles-ci et le reste des acteurs qui donnent vie au « système pays», pour la réalisation d'objectifs communs et partagés.
Dans ce contexte, le CINCNAV joue le rôle de directeur de l'exercice, tout en maintenant le contact indispensable et continu avec le monde réel, à travers la mise à jour des événements d'intérêt géostratégique et la échange constant d'informations avec les unités navales situées sur les mers du monde, engagés dans des missions nationales ou faisant partie d'arrangements multinationaux.
La participation de tous les acteurs opérant sur la mer, en plus de démontrer la réalisation d'une interopérabilité élevée, souligne fortement l'importance de toutes les contributions pour la compilation d'un ensemble complet et actualisé Connaissance de la situation maritime (MSA), qui permet de comprendre en temps réel l'évolution de la situation dans les zones maritimes d'intérêt et de mettre en œuvre les actions les plus efficaces pour répondre aux défis qui peuvent se présenter.
Une nouveauté intéressante, qui s'est emparée (marine) de certaines éditions du "Mare Aperto", est la présence à bord des principales unités navales participantes de étudiants universitaires, divisé en deux partis opposés et sélectionnés par diverses facultés1 di plusieurs universités italiennes2.
Leur rôle dans l'exercice est de « dessiner » l'évolution du scénario fictif d'un point de vue géopolitique et juridique qui devient ainsi extrêmement dynamique. Les étudiants participent également activement à l'activité d'exercices médiatiques et aux activités de formation de support d'information de l'espace et du contraste cyber. Une combinaison intéressante des forces opérationnelles et du monde de l'étude, qui permet de échange d'expériences et d'idées, capable d'alimenter la réflexion sur des sujets d'intérêt extrême. Par ailleurs, la participation de nombreux jeunes universitaires à bord représente également une opportunité pour diffuser la culture de la vie maritime et approfondir les questions spécifiques qui s'y rapportent, avec les implications stratégiques et économiques importantes pour un pays comme le nôtre.
Enfin, il convient de souligner la présence à bord d'étudiants en médecine de l'Université de Trieste qui, au cours de l'exercice, effectuent un stage pratique à la composante santé de la Nave Cavour, où ils ont la possibilité d'entrer en contact avec des systèmes de pointe tels que celui de la "télémédecine", une réalité importante qui est extrêmement utile même dans le cas d'interventions loin de la patrie. Les futurs médecins sont alors rejoints par le précieux soutien de quelques infirmiers volontaires de la Croix-Rouge et celui des médecins, biologistes et psychologues de la Marine en formation pré-embarquement, pour compléter l'éventail articulé des capacités médico-sanitaires de la marine. groupe. Une situation unique, jamais survenue auparavant, qui répond aux demandes du secteur médico-sanitaire militaire pour réaliser des activités réalisables en optimisant les disponibilités de la Marine.
Conclusions
Dans un monde de plus en plus caractérisé par une rude concurrence tant pour l'accès aux ressources que pour l'utilisabilité des lignes commerciales maritimes, le domaine maritime est de plus en plus le pivot de la sécurité internationale et de la prospérité des populations. En synthèse extrême, tout ce qui est important pour le bien-être des citoyens passe par la mer.
Dans ce contexte, les exercices des forces navales sont une forme « d'assurance » pour notre prospérité. Comme l'a souligné l'amiral De Carolis "... dans un scénario international en constante évolution, le but de ces exercices est de continuer à s'entraîner afin d'être en mesure d'apporter notre contribution à la stabilité et à la sécurité internationales et d'être prêts à défendre efficacement nos intérêts légitimes contre un ensemble de menaces, de plus en plus en nombre, typologie, complexité, mutabilité et interrelation pesant sur une dimension, comme celle maritime, qui a toujours été d'une importance vitale et stratégique pour notre nation… ».
De la mer, sur la mer, au-dessus et au-dessous de la mer, donc, car même les profondeurs de la mer représenteront de plus en plus un secteur d'intérêt économique et stratégique important et, par conséquent, une source de possibles défis à la sécurité internationale. La concurrence pour l'accès au domaine sous-marin s'ajoute donc aux nombreux défis déjà existants, comme la menace sur la liberté de navigation, l'un des thèmes d'entraînement de la « pleine mer ». Toute restriction dans ce secteur (par accident ou intervention extérieure) a, en effet, un effet direct au niveau mondial, non seulement à court terme mais aussi à moyen terme, comme les attaques de pirates et le blocus du canal de Suez en 2021 l'ont bien démontré.
Il convient également de souligner que la conduite d'exercices d'envergure de ce type, caractérisés par événements qui se déroulent réellement et avec de nombreux navires en mer, permettent également un contrôle plus attentif et approfondi des zones concernées, avec des améliorations positives intuitives de la sécurité globale. Un travail très exigeant, dont la valeur a été reconnue par le ministre de la Défense, Guido Crosetto qui, au cours de l'exercice, a effectué une visite à bord du navire Cavour, accompagné du chef d'état-major de la défense, l'amiral Giuseppe Cavo Dragone, et du chef d'état-major de la marine, l'amiral Enrico Credendino.
Le domaine maritime, source indispensable de richesse et de croissance, est de plus en plus un élément à protéger, dans tous les sens, et le professionnalisme des équipages de la Marine, combiné à la participation de jeunes universitaires à la "Mare Aperto" nous permet d'observer loin avec confidence. Mais pour continuer à naviguer vers l'avenir, il est impératif qu'il y ait également réponse du politique, dont le regard doit être dirigé avec une attention extrême et concrète principalement vers les questions maritimes en sachant que il n'y a pas de démocratie sans sécurité. Une attention qui passe par la connaissance des dynamiques liées à l'économie internationale, la conscience de notre dépendance globale vis-à-vis de la mer et la compréhension du rôle fondamental joué par la Marine pour la protection des intérêts nationaux et pour la grappe secteur maritime italien dans son ensemble.
1 Sciences Politiques, Droit, Relations Internationales et Diplomatiques, Communication, Génie Naval, Géologie et Géophysique, Génie Aérospatial, Gestionnaires, Médiation linguistique et culturelle, Sciences du gouvernement et des politiques publiques
2 Diverses universités de Bologne, Pise, Sienne, Trieste, Viterbe, Gênes, Naples, Bari, Rome, Milan
Photo: Marine