"Il est vrai que les femmes souffrent davantage du conflit et que la violence contre les femmes fait souvent partie de la stratégie consistant à anéantir l'ennemi, de la guerre en Bosnie à l'esclavage des Yézidis en Syrie et en Irak", ainsi Vichi De Marchi se souvient des femmes dans les conflits, revivant les thèmes saillants de son roman Au coeur de Kobane, publié par Piemme, publié le dernier 5 Marzo. Journaliste et écrivain, elle dirige également le comité WE Women empower the World, qui s’occupe de la promotion du rôle de la femme dans les contextes internationaux.
Vichi De Marchi, qui était déjà un porte-parole de l’agence des Nations Unies pour le Programme alimentaire mondial (PAM), a publié avec Mondadori, Piemme, Editoriale Scienza, Einaudi Ragazzi, récompensé par de nombreuses récompenses.
Dans une interview récente, il nous a dit que les filles dearmée de combattants kurdes, une formation entièrement féminine, à laquelle appartiennent les protagonistes de son roman «ils arrivent à se battre en entrant dans ces formations composées uniquement de femmes, ils luttent contre un héritage fort». Croyez-vous que la première guerre pour combattre ces femmes est précisément celle des «legs»? Les guerres sont-elles encore nécessaires pour affirmer l'identité féminine ou s'agit-il simplement de propagande?
Je ne pense pas que la guerre soit jamais la solution à un problème, encore moins que la guerre puisse être une occasion d'émancipation même. Le contraire est vrai. Ce sont souvent les femmes qui sont parmi les plus touchées dans un conflit, qui en souffrent le plus. Toutefois, dans certains cas, les conditions de conflit constituent de puissants catalyseurs pour l’action des femmes. C'est donc arrivé aux filles et aux femmes de Rojava, dans la région kurde de la Syrie, qui se sont battues pour défendre leur territoire, tout d'abord dans la ville symbolique de Kobané. Elles se sont retrouvées en train de se battre en formation toutes féminines, où à côté de l'aspect militaire coexistaient et coexistaient celui d'étude, de discussion, d'une réflexion sur leur condition féminine et sur la nécessité d'une émancipation des codes encore fortement masculins.
Femmes, paix et sécurité: "Les femmes sont celles qui souffrent le plus, mais elles ne sont jamais présentes à la table de la paix et de la médiation". Avez-vous eu une idée de pourquoi?
Certes, les femmes souffrent davantage des conflits, la violence contre les femmes fait souvent partie de la stratégie d'anéantissement de l'ennemi, de la guerre en Bosnie à l'esclavage des Yézidis en Syrie et en Irak. Pourtant, il est vrai que les femmes, au moment de la pacification, sont peu impliquées, leur rôle et leur présence aux tables de négociation et dans les négociations de paix sont oubliés. Pourtant, il existe de nombreuses résolutions de l'ONU à cet effet et un certain activisme sur ce front est de bon augure. Le thème «femmes, paix, sécurité», bien que difficilement, entre dans l'agenda politique international.
Pour la fin de son roman, elle choisit de rester l’une des protagonistes et de trouver sa nouvelle voie, tout en cherchant des contacts avec d’autres communautés à l’étranger. Qui gagne la guerre entre les deux?
J'ai essayé de parler de la guerre et de l'implication de femmes kurdes dans la guerre en Syrie par l'intermédiaire de deux protagonistes âgées de 15 ans qui ne sont pas en âge de se battre mais qui sont en quelque sorte des témoins directs, des co-participantes à la vie des filles qui se battent. Aniya, la plus instruite, celle qui vient d'une famille riche et militante, choisit finalement d'émigrer avec sa famille en Allemagne et de là pour aider la cause kurde. Delal, la plus pauvre et la plus malheureuse, condamnée à un mariage forcé et non désiré, prend conscience, à travers la guerre, que sa lutte pour la cause est aussi la lutte pour sa "libération". Elle reste à Rojava, dans son village mais retrouve son indépendance, sa liberté intérieure, voire même un amour. Je ne pensais pas lequel des deux chemins était meilleur ou plus correct. J'ai regardé ce qui me semblait des scénarios réels possibles. La bonne recette n'existe pas. Delal pourrait partir mais choisir de rester. Aniya choisit un autre chemin aussi difficilepagné. L'émigration ici n'est pas une évasion mais une autre façon d'être présent et en difficulté. Ce sont deux alternatives valables et possibles, toutes deux légitimes.
La guerre en Syrie l'a suivie en tant que porte-parole de l'Agence des Nations Unies pour l'Italie. Quel avenir a ce pays?
Ce fut un long conflit sanglant, qui a coûté de nombreuses vies humaines et des souffrances entre les sièges, la violence, la destruction de villes anciennes comme Alep. J'espère que la Syrie pourra retrouver la paix qui semble plus proche aujourd'hui. Je souhaite que les Kurdes de Syrie atteignent cette forme d'autonomie au sein de l'État syrien qu'ils souhaitent.
Photo: US Army / Web