La « sixième génération » chinoise pour les serviteurs ou les imbéciles ?

(Pour Andrea Cucco)
09/01/25

Ces dernières semaines, des images et des déclarations en provenance de Chine ont fait le tour du monde, montrant un prétendu prototype de « chasseur de sixième génération ».

Selon des sources chinoises, l'avion représenterait le summum de l'ingénierie aéronautique militaire, intégrant des technologies de pointe telles que furtivité avancée, l’intelligence artificielle et même les capacités hypersoniques. Cependant, une analyse critique suggère que ces affirmations doivent être prises avec prudence.

Tout d'abord, il est essentiel de préciser que la « sixième génération » est encore une définition ouverte même dans les pays occidentaux, leaders historiques dans le développement des technologies aéronautiques..

Aux États-Unis, le programme Dominance aérienne de nouvelle génération (NGAD), visant à créer un avion de sixième génération, est encore en phase de développement (même si des études préliminaires sur la septième génération sont en cours depuis un certain temps). En Europe, des initiatives comme Futur système aérien de combat (SCAF) et le Tempest sont en phase de conception ou de conception préliminaire.

L'absence de norme universellement acceptée rend donc complexe l'évaluation de ce qui qualifie réellement un aéronef comme appartenant à la sixième génération.

La Chine, malgré ses avancées technologiques, a déjà montré des difficultés à atteindre les normes de cinquième génération.

Son chasseur J-20 (sur la photo suivante, à gauche), souvent décrit comme un avion furtif avancé, présente des limites importantes :

  • les analyses radar ont montré que le J-20 n'atteint pas la furtivité du F-22 Raptor ou le F-35, considéré comme les références de la cinquième génération ;
  • La Chine a historiquement eu du mal à développer des moteurs à réaction avancés, s’appuyant souvent sur des technologies copiées ou importées de Russie (le pays n’a commencé que récemment à produire des moteurs indigènes, mais leur fiabilité reste quelque peu incertaine) ;
  • la capacité de fusion de données du J-20 est également inférieure à celle des systèmes avancés utilisés par les chasseurs occidentaux.

Quiconque regarde certaines vidéos popularisées avec emphase devrait se demander : Si la Chine n’a pas encore maîtrisé la cinquième génération, est-il réaliste de penser qu’elle est déjà prête pour la sixième ?

Bien sûr, les images du prétendu chasseur chinois de sixième génération montrent des éléments futuristes, tels qu'une conception sans ailerons de queue et une configuration d'ailes volantes. Il est cependant essentiel de faire la distinction entre un prototype « de démonstration » et un avion opérationnel. L’histoire enseigne que les programmes militaires chinois s’accompagnent souvent d’une forte propagande, visant davantage à démontrer au profane la suprématie technologique qu’à refléter ses capacités réelles.

Alors que les avions occidentaux ils ont déjà en ligne technologies telles que l’intelligence artificielle collaborative et la guerre électronique avancée, la Chine semble plutôt toujours concentrée sur la course à la parité avec la cinquième génération. La capacité de concevoir un avion autonome, doté de capteurs intégrés et d'un réseau opérationnel mondial, nécessite une infrastructure technologique et savoir-faire que Pékin n’a pas encore démontré qu’il possède.

Les affirmations concernant un « combattant de sixième génération » semblent, pour le moment, plus être une ressource pour les propagandistes ou les imbéciles que la réalité.

La véritable confrontation se jouera dans le ciel. Et la Chine, du moins pour l’instant, est à la poursuite.

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