SNAF : une ligne de front (cachée) de la sécurité nationale

(Pour Gianluca Celentano)
29/08/24

Trop souvent négligée, mais cruciale dans le paysage opérationnel et sanitaire de nos Forces armées, la corps militaire volontaire de la Croix-Rouge italienne (CMV) mérite une plus grande attention si elle est vraiment cruciale en tant que structure d’intervention d’urgence. Née au sein du mouvement fondé par Henry Dunant, elle a toujours respecté les principes de neutralité et d'humanité, contribuant de manière significative au sauvetage et à la protection civile. Un véritable « corps spécial », dont le caractère militaire garantit la continuité de ses glorieuses missions depuis sa fondation en 1866.

Un vétéran du CMV, bien que âgé, et avec une longue carrière de missions internationales, me raconte fièrement, depuis son lit d'hôpital, Stock national d'antidotes et de médicaments (SNAF), unité spéciale créée à Bologne en 2003. Il souhaite rester anonyme, mais c'est un livre ouvert d'expériences militaires et humanitaires, un véritable « homme de la Croix-Rouge », dénué d'égoïsme et d'ambitions personnelles. Il reste insensible aux polémiques, gardant une modestie extraordinaire bien qu'il ait passé près des trois quarts de sa vie, il a 80 ans, en uniforme. Un maître pour beaucoup.

Cette unité est composée de médecins, pharmaciens, infirmiers et professionnels civils, qui alternent, sous la direction du commandant, le capitaine pharmacien Alexan Alexanian, pour assurer une réponse rapide et efficace en cas d'urgence chimique, biologique, radiologique ou nucléaire.

Le SNAF exerce des fonctions fondamentales telles que stockage et distribution d'antidotes et de médicaments, soutien opérationnel et formation du personnel militaire et soignant. Sa présence est vitale pour la sécurité nationale, capable de faire la différence entre la vie et la mort dans des situations de crise telles que des attentats terroristes ou des catastrophes industrielles. Cependant, malgré sa valeur inestimable, les investissements dans CMV n’ont pas été sans critiques.

Le SNAF est un élément clé de la réponse sanitaire italienne, mais son travail reste souvent dans l’ombre. Il serait juste de donner une plus grande visibilité à cette réserve irremplaçable de bénévoles, toujours prêts à intervenir là où il y a besoin et à coût nul ; c'est un fait discutable et entièrement italien.

Il est important de souligner que la formation du personnel bénévole Le rappel est fondamental et, dans certains cas, représente également un point critique, tant en raison des récentes restrictions imposées par l'INPS qu'en raison des qualités nécessaires pour porter l'uniforme militaire. Nous pourrions ouvrir un chapitre séparé sur ce sujet (que nous aborderons peut-être à l'avenir), mais il n'en reste pas moins qu'au cours des dernières décennies, l'organisme est apparu de plus en plus comme une réalité hybride entre l'organisation civile de la Croix-Rouge italienne et la d.lgs du 15 mars 2010, n. 66, le Code d'ordre militaire. Essentiellement, la crédibilité doit être le fondement de l’organisation.

Cependant, le corps militaire de la Croix-Rouge italienne fait partie intégrante de l’histoire de notre pays et est profondément lié à son identité. Aujourd'hui plus que jamais, elle collabore étroitement avec tous les comités locaux de l'organisation, renforçant ainsi la mission humanitaire de la Croix-Rouge. S'il est vraiment utile, il est essentiel de revaloriser ce corps et son personnel, en les dotant des outils nécessaires pour continuer à servir la nation avec une vigueur et un dévouement renouvelés.

Photo : CRI