L'automne dernier, le volcan Stromboli a produit une coulée pyroclastique suivie d'une coulée de lave qui a descendu la pente abrupte de la Sciara del Fuoco (SdF) jusqu'à la côte. La coulée de lave a creusé un profond ravin de 930 m de long, en moyenne plus de 100 m de large et jusqu'à 70 m de profondeur, qui a déversé dans la mer au moins 3 millions de mètres cubes de matière pyroclastique retirée de la pente.
Cette accumulation a rendu les pentes subaériennes et sous-marines particulièrement instables, générant la probabilité d'un éventuel effondrement d'une partie subaérienne et/ou sous-marine du SdF avec pour conséquence la formation de glissements de terrain, même de grands volumes, qui pourraient déclencher des vagues de tsunami avec des effets significatifs. sur les côtes de l'île de Stromboli et des autres îles éoliennes, atteignant même les côtes nord de la Sicile et occidentale de la Calabre, comme cela s'est produit au moins 7 fois au cours des 150 dernières années. Le dernier tsunami s'est produit le 30 décembre 2002, lorsqu'une vague de tsunami s'est produite et a pénétré les côtes de l'île, dans la zone urbaine, jusqu'à une hauteur d'environ 10 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Afin d'évaluer l'augmentation de la susceptibilité aux glissements gravitationnels de la partie immergée du SdF qui pourrait déclencher une vague de tsunami qui frapperait à nouveau l'île et les côtes voisines, leInstitut national de géophysique et de volcanologie (INGV) a demandé à l'état-major de la Marine la possibilité de réaliser une étude bathymétrique avec des systèmes sous-marins sans pilote, compte tenu du danger de chute de blocs et de glissements de terrain qui caractérise la zone marine située au-dessous du SdF.
Le 3ème département (Plans, Opérations et Stratégie Maritime) de l'état-major de la Marine a donc été chargé de coordonner la planification de l'activité en étroite collaboration avec l'état-major de l'INGV. Pour compléter cette importante enquête, l'unité de lutte contre les mines, le Vieste, de la Marine.
L'unité de la classe Lerici est équipé deVéhicule sous-marin autonome (AUV) "HUGIN 1000", capable de réaliser de manière totalement autonome une analyse détaillée des fonds marins jusqu'à 3000 mètres de profondeur grâce aux capteurs acoustiques très sophistiqués embarqués.
Les 19 et 20 septembre derniers, il a complété avec succès le levé d'acquisition de données bathymétriques dans la zone située devant la Sciara del Fuoco, conformément aux indications reçues des volcanologues de l'INGV, hébergés à bord du navire.
Grâce au professionnalisme du personnel impliqué et aux bonnes conditions météorologiques et maritimes, l'acquisition des données a été réalisée en seulement deux jours.
Les données acquises à très haute résolution seront ensuite traitées, interprétées et comparées aux relevés antérieurs réalisés dans la même zone afin d'identifier des variations bathymétriques significatives utiles pour mettre en évidence la présence éventuelle d'éléments morphologiques capables d'augmenter l'instabilité gravitationnelle le long de la partie sous-marine de le SdF et la capacité qui en résulte à former des vagues de tsunami.