Carabiniers : opération "Game Over"

(Pour Arme Carabinieri)
24/07/23

Les carabiniers du commandement provincial de Foggia, avec le soutien opérationnel également des soldats des autres commandements provinciaux de la Légion des carabiniers "Puglia", de l'escadron d'hélicoptères de chasseurs "Puglia", des noyaux cynophiles des carabiniers de Modugno (BA), Chieti et Tito (PZ), ainsi que du noyau d'hélicoptères carabiniers de Rome et du 11e régiment de carabiniers "Puglia", ont réalisé une ordonnance de garde à vue délivrée par le Gip près le tribunal de Bari, à la demande de la direction anti-mafia du district local et avec la contribution de la direction nationale anti-mafia, contre le no. 82 personnes1, tous gravement suspectés des délits d'association de malfaiteurs ayant pour but le trafic et le trafic de stupéfiants et d'autres délits, aggravés par la méthode et le but mafieux.

Sans préjudice de l'évaluation dans les phases procédurales ultérieures avec la contribution de la défense, l'enquête anti-mafia massive conventionnellement appelée "Game Over", menée par le noyau d'enquête du commandement provincial des carabiniers de Foggia et coordonnée par la direction anti-mafia du district de Bari, trouve son origine dans la procédure relative au meurtre - d'origine mafieuse - de TIZZANO Roberto et à la blessure simultanée de BRUNO Roberto, tous deux éminents représentants du "Moretti-Pellegrino-Lanza" batterie, sous-article de l'organisation mafieuse connue sous le nom de "Società Foggiana"2, pris à coups de fusil dans l'après-midi du 29 octobre 2016. Pour ce crime mafieux, VILLANI Patrizio, SINÉSI Cosimo Damiano et SINÉSI Francesco ont été définitivement condamnés, tous appartenant à la batterie "Sinesi-Francavilla".

Les condamnations ont établi que SINÉSI Francesco était l'instigateur de l'action brutale, en réponse à la tentative de meurtre perpétrée, le 6 septembre 2016, contre son père SINÉSI Roberto, chef historique de la batterie mafieuse homonyme. La scène du crime, le bar "All'H24" à Foggia, s'est avérée, à la suite des enquêtes menées, être la base opérationnelle centrale du trafic de drogue. Des développements d'investigation menés à cet égard, en passant par l'utilisation massive d'activités techniques3, également de dernière génération, il a été possible, dans les périodes suivantes, de mener - entre autres - deux importantes enquêtes anti-mafia toujours coordonnées par la Direction anti-mafia du district de Bari et précisément :

• « Dixième Action » : enquête judiciaire qui s'est terminée par l'exécution d'une ordonnance de garde à vue contre les 30 plus gros membres du consortium mafieux du soi-disant. "Società Foggiana", qui concernait le contexte criminel d'extorsion au détriment du tissu entrepreneurial de la ville, pratiquée "sur le tapis" et avec des critères systématiques envers les proches victimes ;

• "DecimaBis" : information judiciaire qui s'est terminée par l'exécution d'une ordonnance de garde à vue contre 40 individus appartenant au consortium susmentionné, qui a constaté les domaines d'activité criminelle et les infiltrations dans le tissu social et économique et en particulier les extorsions effectuées avec la méthode mafieuse, la liberté de charme troublée ainsi que les embuscades menées avec des armes, le tout dans le but d'exercer un contrôle violent du territoire, de nature "militaire", expression typique de cette force d'intimidation propre à l'action mafieuse. L'opération menée aujourd'hui, classiquement appelée "Game Over", représente la poursuite, du côté de l'enquête, de l'action des forces de l'ordre contre l'organisation mafieuse "Società Foggiana". Elle s'est notamment penchée sur les sources de revenus illicites de cette structure criminelle qui, selon les investigations, dérivent de deux canaux :

  • les extorsions systématiques, menées contre le tissu entrepreneurial et reconstituées en détail par les enquêtes Decimation et Decimabis, pratiquées dans le but de canaliser les produits illicites vers le "fonds commun", utilisé pour l'entretien, l'assistance et la survie de l'association mafieuse ;
  • le trafic de drogue florissant, perpétré avec un système de règles agressif et méticuleux, qui garantissait, à la direction opérationnelle de l'association, sans coïncider avec la direction des "batteries" mafieuses, la possibilité d'un contrôle capillaire et une position de monopole dans la vente de cocaïne, par l'imposition de l'obligation, sous peine de lourdes représailles, y compris armées, de ne commercialiser que la substance stupéfiante fournie par l'association elle-même. Cette imposition, mise en œuvre avec les caractéristiques typiques des organisations mafieuses, a assuré à l'association des profits illicites substantiels et 7 euros supplémentaires pour chaque gramme de cocaïne vendu à Foggia. Les bénéfices, ceux-ci, servent également à alimenter le "fonds commun", fonctionnel à la poursuite des fins criminelles des soi-disant. "Société de Foggia".

Selon ce qui est ressorti et cru par le juge d'instruction (toujours sans préjudice de l'appréciation dans les phases ultérieures), les crimes litigieux auraient été perpétrés avec des modalités d'organisation et de fonctionnement fidèles à celles pratiquées dans le domaine de l'extorsion. Les trois composantes de l'agrégat mafieux de la "Società Foggiana", en effet, ont exercé leur "pression mafieuse" pour la monopolisation du trafic de cocaïne dans la zone urbaine. Pour un tel trafic de drogue, en effet, l'association en question :

  • il a planifié en détail l'organisation du trafic de cocaïne par le biais de réunions continues au cours desquelles des règles strictes ont été déterminées (le soi-disant "cartel du trafic de drogue");
  • il a imposé un monopole sur la vente de cocaïne dans la ville de Foggia, par sa propre force intimidante, dérivant de la profondeur criminelle reconnue et redoutée des sujets au sommet de l'organisation elle-même, directement investis par les chefs de clan historiques, qui ont utilisé un réseau d'information dense, utilisé pour contrôler militairement les "carrés" de trafic de drogue ;
  • a mis sur le marché de la ville des quantités considérables de stupéfiants, estimées à environ 10 kilogrammes de cocaïne par mois, achetées à un prix légèrement inférieur à 40 euros les 3 grammes, puis revendues, selon les cas, à 55 ou 60 euros le gramme. Les profits réalisés par la coterie mafieuse sont quantifiables à au moins 200.000 50.000 euros par mois, et les doses de cocaïne déposées sur les places de trafic de drogue correspondent cependant à environ XNUMX XNUMX par mois ;
  • fait usage de consignes surveillées pour la garde et le conditionnement de la cocaïne ;
  • "gouvernaient" les places de trafic de drogue avec un réseau dense de vendeurs, tous conscients d'opérer illégalement dans le cadre d'un contexte associatif inféodé à des fins mafieuses (dite mafia finalisation du trafic de drogue), classés en véritables "équipes opérationnelles" et réparties, selon le niveau opérationnel, en "liste des gros" et en "liste des petits", auxquelles étaient régulièrement distribuées des quantités préétablies de cocaïne, de l'ordre de centaines de grammes les premières et de dizaines de grammes à la place les secondes ;
  • il tenait une comptabilité méticuleuse des drogues distribuées aux "dealing teams" et des paiements afférents effectués, les collectant par le "cercle inversé" auprès des trafiquants de drogue et élaborant ainsi de véritables "listes comptables", fonctionnelles pour la gestion du trafic de drogue ;
  • elle collectait les profits du trafic de drogue et, par analogie avec la gestion des profits de l'extorsion, elle alimentait le "fonds commun", servant à distribuer les gains illicites, à assurer des sommes aux associés, l'argent reversé à l'entretien des membres de la famille et des acolytes en état de détention, également dans le but de décourager le phénomène du repentir.

Les techniques d'enquête utilisées ont mis en évidence l'essence et la nature des liens qui unissaient - pour diverses raisons - tous les sujets impliqués dans le cœur de métier du "Système", c'est-à-dire l'exercice "entrepreneurial" de la vente de cocaïne.

La stratégie criminelle des membres de l'organisation supposait - comme il ressort de conversations claires et explicites - l'existence "en amont" d'un "pactum sceleris", signé par les chefs historiques des clans composant les batteries mafieuses confédérées de la "Società Foggiana". Les modalités de gestion du trafic de drogue (auquel les suspects eux-mêmes avaient donné, tour à tour, le nom de "Système"), prévoyaient l'attribution, au sein de l'association, de rôles bien définis et pour chacun reconstitués en détail à partir des résultats de l'examen du matériel d'enquête collecté.

Les enquêtes ainsi menées par le noyau d'enquête du commandement provincial des carabiniers de Foggia, sous la coordination de la direction du district anti-mafia de Bari et avec la contribution de la direction nationale anti-mafia, qui a appliqué l'un de ses magistrats, ont permis de connaître de nombreux éléments détaillés caractérisant la dynamique criminelle complexe et articulée de l'organisation mafieuse, ainsi que les relations internes, non sans conflit entre les suspects eux-mêmes, le modus operandi précis utilisé, l'étendue du trafic de drogue nti commercialisé sous un régime de monopole, contrôlé grâce à l'utilisation de méthodes mafieuses, et finalement aussi la distribution et la destination finale des bénéfices illicitement réalisés, pour alimenter, sans interruption, le "Système" de la "Société de Foggia".

1 dont 81 placés en garde à vue et 1 assigné à résidence

2 composé de trois "batteries": "Moretti-Pellegrino-Lanza", "Sinesi-Francavilla" et "Trisciuoglio-Prencipe-Tolonese"

3 interception